Hispaniola est le nom de la grande ile qui est partagée entre Haïti et la république de Santo Domingo. L' histoire de ces deux pays est bien connue et cette histoire a profondément séparée les deux parties de l'ile . La rep dom est un pays caribéen comme les autres , avec des paysages magnifiques et un niveau de développement économique qui à première vue de touriste n'est pas si différent de celui des iles françaises ( principal indicateur le parc automobile et le cout de la vie )
Nous ne connaissons pas Haïti ou très peu, mais la misère y règne; cependant sur la cote sud se trouve l'ile a vache , le plus beau de tous les mouillages de la Caraïbe, un oasis certes pauvre mais les gens y mangent à leur faim et vivent comme probablement nos paysans il y a 200 ans , avec toutefois l 'apparition du téléphone portable .
Hispaniola
Samedi soir 12 février
mouillage de Port Morgan, ile a vache, Haïti
Notre navigation s'est finalement assez bien passée ; vers 1h du matin nous avons touché un léger vent de nord est qui nous a propulsé jusqu'à l'aube . Nous étions alors en vue des cotes ouest d'Haïti.
Nous avons ensuite zigzagué au milieu des casiers , car la pointe sud ouest est prolongée par des fonds assez peu profonds qui semblent propices à la pèche à en croire le nombre de casiers et de barques ( à rames ou à voile ).
Après le cap Tiburon , nous avons longé la très belle cote sud : de hautes montagnes assez arides mais au pied une palmeraie presque continue , surtout au débouché des rivières . La plus haute des montagnes culmine à 2300 m , à quelques kilomètres seulement de la cote .
Il y a quelques villages , mais peu de pécheurs , il faut dire qu'il n'y pas non plus d'abri et que la houle du sud frappait la cote . Le vent était alors d'ouest force 1 , donc nous avons été au moteur .Nous avons doublé 4 voiliers locaux qui transportaient des sacs de ciment et qui avec leur immense voile houari allaient assez vite . Ils sont arrivés dans la nuit à l'ile à vache .
Nous sommes arrivés quant à nous vers 16 h après 33 H de mer , dont seulement 7h à la voile , triste record personnel.
Au mouillage il y avait un seul catamaran , un français , avec qui nous avons discuté un peu plus tard. Nous avons aussi reçu la visite de plusieurs pirogues locales , dont un avec notre ami Kamma.
La soirée s'est donc vite passée et nous avons dormi comme des buches .
Ce matin les visites ont continué avec la visite de Samuel , notre « filleul » et celle de Vilma notre laveuse de linge et son mari Doudou. Nous avons aussi été voir Didier et Françoise les hôteliers de Port Morgan et nous avons pu mettre à jour le blog .
L'ile a vache a été un peu touchée par le tremblement de terre et à la ville en face un building s'est effondré . Le choléra est arrivé jusqu'à l'ile a vache avec 23 morts mais il y semble jugulé . Il semble établi qu' il a été amené à Haïti par des soldats népalais de l'onu.
La journée se passe donc vite avec des visites sans cesse.
Dimanche soir
Dimanche tranquille.
Ce matin Kamma et un copain ont un peu nettoyé les taches jaunes qui parsèment le pont du bateau depuis son séjour à Santiago sous le vent des cheminées d'usine .
L' après midi nous avons été jusqu'au village ou j'ai pu voir ( un peu ) un combat de coqs. Il y a au village un abri en toile sous lequel i y a un cercle de pierre de 3 M de diamètre et de 50 cm de haut .
C'est l'arène . Autour une cinquantaine d'hommes avec des billets à la main pour parier . Il y a aussi quelques marchands de boissons et de bouffe. Aujourd'hui il y a peu de monde car la pluie de la nuit a rendu boueux les sentiers , mais deux villages s'affrontent Cacoq et le village voisin de « trou -milieu». Je n'ai regardé qu'un seul combat , il a duré 5 minutes environ ; les 2 propriétaires ont placé les coqs face à face et ils ont commencé à se battre ; après un temps d'observation , toutes plumes du cou hérissées , ils sautent en l'air et essayent de se donner des cous de becs . Je ne voyais pas bien qui avait l'avantage mais d'après les amis c'était évident et au bout d'une vingtaine d'assauts l'un des coqs s'est enfui . Ce n'était ni sanglant ni passionnant pour moi mais les hommes étaient très excités. sans doute à cause des paris
Nous sommes rentrés au bateau , avant d'aller manger au restaurant de l'hôtel en compagnie de Daniel, un italien et de son amie dominicaine , qui sont sur un catamaran voisin au mouillage. Nous avons beaucoup parlé en espagnol.
Lundi soir
Ce matin nous avons été au village de madame Bernard sous le prétexte de voir le marché , mais surtout pour marcher dans l'ile en compagnie de nos jeunes amis Samuel et Kamma ; c'est une longue marche de deux heures aller sur un sentier qui longe la mer mais en montant et descendant les mornes . Nous sommes rentrés assez fatigués mais très contents : le paysage est superbe et nous avons beaucoup discuté : de leurs vies et de leurs problèmes , de la vie politique en Haïti car nous sommes entre les deux tours de l'élection présidentielle .... Le marché est petit une cinquantaine de petites échoppes et il y a peu de produits pour nous : très peu de légumes et de fruits à part des racines de manioc et des patates douces ; il y a surtout un peu d'épicerie : petits cubes de viandox , tubes de sucre , aromates et autres bricoles. Les marchands viennent surtout des cayes en bateau à voile , qui ont aujourd'hui(hui été des bateaux à rames car il n'y a pas un souffle de vent .
Dans l'après midi j ai rempli 3 bidons de fuel vendu par Didier . Wiltord nous a ramené de la ville des Cayes , des fruits et des légumes . Il devait y aller pour discuter des frais de scolarité de son fils avec les autorités , évidement il n'a plus d'argent et nous l'avons un peu aidé . En principe il est pécheur mais il n'y a plus de poissons car tout a été décimé ( et aucun pécheur n'est venu nous en proposer). Nous avons juste vu sur le chemin de madame Bernard le résultat d'une pêche au filet une dizaine de kilos de tout petits poissons de roches . Wiltord est aussi un peu agriculteur mais comme il n'a pas plu depuis deux mois rien ne pousse . Nous avons aussi discuté avec Samuel qui repart demain aux cayes pour continuer ses études ; à 25 ans , il lui reste 6 mois de théorie de plomberie et un stage pratique de 6 mois pour avoir son diplôme . Quelles longues études pour être plombier de maison , bien plus que pour être instituteur puisque sa copine qui a aussi 25 ans et qui est en troisième veut aller l'année prochaine à l'école normale pour en 2 ans devenir institutrice . ( ne le dites pas à Luc Chatel ça va lui donner des idées )
Le soir, après un bain dans la piscine admirablement placée en haut du morne , nous avons diné à l'hôtel en compagnie de René , propriétaire d'un bateau en acier mouillé également à coté de nous . Nous sommes donc 4 bateaux au mouillage .
Mardi soir
La journée a été consacrée à nos amis de l'ile, nous avons reçu des visites , été déjeuner chez Wilma et Doudou ( petits poissons et riz ) qui nous ont emmené ensuite voir des danses vaudous . Il venait d'y avoir une cérémonie et la fête commençait . Il y avait 4 tambours assis et un tambour debout sur lequel jouait un beau noir façon James bond . Le rythme est vraiment prenant . L'assistance était encore clairsemée : une vingtaine de personnes dont 4 ou 5 femmes qui dansaient et chantaient ; l'ambiance était bon enfant et nous avons eu droit à des plaisanteries en créole: une des danseuses est venu se frotter contre moi en dansant et en chantant ( à ce que j'ai compris : prête moi ton zizi ) , j'ai montré AM et tout le monde a rigolé . La fête doit durer toute la nuit avec beaucoup de « mangeaille « m'a dit Doudou . Il aimerait bien danser mais comme il est baptiste , il n'en a pas le droit ; les baptistes lui ont permis de faire un beau mariage en lui donnant l'habit de fête et les alliances ( mais pas en or ) .
le soir nous avons été manger chez Kamma avec Mackendy :un repas préparé par la sœur de Kamma qui est bonne cuisinière ; riz avec sauce aux pois ou sauce oignons / tomate et pilon de poulet bien mariné. Kamma a une copine et une petite fille de deux ans , mais ils n'habitent pas encore ensemble car il n'a pas encore construit sa maison . Il a pourtant un terrain , mais il faut aller chercher les pierres dans la mer puis acheter le ciment . Il n'a pas l'air pressé. Il vit de petits boulots avec les bateaux de passage . Son père a des terrains qu'il cultive :bananes manioc et patates douces mais il attend la pluie pour planter.
Nous partirons demain matin, la météo continue à prévoir du vent faible pour une semaine ; depuis que nous sommes ici il fait chaud et il n'y a pas vent . Des orages éclatent tous les soirs sur le continent .
Quelques impressions sur l'ile a vache
Manifestement le niveau de vie a augmenté depuis 4 ans ; il y a pas mal de maisons neuves avec un nouveau style :murs en pierres apparentes et colorées au lieu d'adobe recouvert de chaux blanche .Même si beaucoup de matériaux sont locaux et ne coutent que la peine d'aller les chercher ,, il faut payer le ciment . Nous nous demandons d'où vient l'argent car on ne voit personne dans les champs . Il faut reconnaître que les champs sont plus travaillés qu'il y a 4 ans et que les cultures ont partiellement remplacé les pâturages . Il y a peu de pêcheurs ;ils disent qu' il n'y a plus de poissons . Les bateaux de passage sont peu fréquents ; il reste les deux hôtels , celui de Didier a 23 chambres et emploie à plein temps 24 personnes ( nous avons vu en 4 jours 4 clients ) et celui de l'anse dufour pas beaucoup plus grand . Il y a aussi quelques résidences secondaires de canadiens qui ont besoin d'entretien et de gardiennage . Tout cela paraît peu pour expliquer l'amélioration du niveau de vie que nous avons vu et que Didier nous a confirmé , un exemple Wilma et doudou ont maintenant 4 chaises , une table et un vaisselier en beau bois pour remplacer la table en plastique et les chaises dépareillées. Doudou fait peu de cultures et ce n'est pas les 3 vaches qu'il garde qui vont lui rapporter beaucoup ( 25 % de la vente des bêtes pour lui et 75 %au propriétaire ) Il y a aussi pas mal de téléphones portables .
Jeudi soir 17 février
mouillage de Agujas rep Dom . N 17 47 2 W 71 39 6
Hier matin après avoir été saluer Didier et pris le pain que Françoise nous avait fait préparer, nous sommes partis vers 9 H au moteur , par un vent nul et sous le soleil . Nous avons rejoint la cote du continent au plus prés ( cap Toulan ) pour pouvoir admirer le paysage: c'est vraiment beau ; il y a des collines assez vertes , des palmiers au bord de l'eau , des maisons disséminées dans la campagne . Nous sommes passés entre les ilots et le continent , jusqu'à la caye aux ramiers ou nous avons mouillé pour y déjeuner tranquille et nous reposer un peu du moteur . C'est un gros caillou avec une plage de sable ; Il y a un gros campement de pêcheurs sur l'ile avec une cinquantaine de huttes de palmes et des cayucos à voile ( noires ).
Un pêcheur est venu nous proposer des langoustes : 6 langoustes moyennes pesant au total 8 livres qu'il voulait nous vendre 50 USD ; nous proposions 10 USD et l'affaire ne s'est pas faite; à qui peut il vendre ces langoustes qui ne paraissaient pas très en forme, l'ilot étant bien loin de tout lieu un peu touristique?
Nous avons continué dans la baie des anglais jusqu'à 'à la sortie entre les falaises du cap et le diamant .
Le vent s'était un peu levé et nous avons faite une courte tentative d'établir les voiles mais le vent était trop faible et la mer trop houleuse ; nous avons remis le moteur . Nous l'avons gardé jusqu'à une heure du matin ou un bon sud est s'est levé ( en plein dans le nez évidement ) . Il a duré jusque vers 6 h du matin . Sur la cote il y avait de gros orages et nous avons eu droit à quelques averses . Au petit matin le vent est donc retombé et nous avons remis le moteur jusque vers une heure ou Eole nous a gratifié de deux heurs de vent . Nous avons finalement mouillé dans la baie Agujas devant une falaise de calcaire rougeâtre ; c'est un beau paysage de désert avec des buissons et des cactus ; nous ne sommes pas très loin d'un campement de pêcheurs mais nous n'avons échangé que des bonjours . Ils ne nous ont pas proposé de poissons .
Jeudi midi mouillage de Beata
Cette première partie de navigation s'est passée sans effort ; Nous sommes partis au moteur sans vent , celui ci s'est levé vers 10 h assez fort de sud est , donc dans le nez , et comme la mer était plate nous avons continué au moteur jusqu'à mouiller vers la fin de l'immense plage de sable . Nous nous sommes dégourdis les jambes en marchant un peu entre mer et mangrove devant un paysage austère mais beau et sous un soleil de plomb; cette après midi les conditions semblent favorables à une belle navigation vers Boca Chica , le vent sera de nord-est 15 nœuds selon la météo;
dimanche matin 20
marina Zar Par à Boca Chica
Et bien pour une fois nous aurons fait la navigation quasiment sans utiliser le moteur, mais il a fallu manœuvrer . A u début nous avions un vent d'est force 4 , après un petit louvoyage en 3 h nous avions gagner 6 miles vers l'est , normal somme toute . Puis le vent est monté surement à plus de 25 nœuds, avec un passage à plus de 30 nœuds, puisqu'il a fallu prendre 3 ris et que nous avancions toujours à plus de 6 nœuds malgré un clapot très court , puis le vent est retombé à force 3 et a continué ainsi jusqu'à l'aube . Était ce l'effet du gigantesque orage qui frappait tout le cap Beata ; les couleurs du coucher de soleil avaient été splendides mais nous étions heureux de ne pas être sous les grains , le vent est tombé et nous avons fait un peu de moteur . Puis d'un seul coup,vers 20 H, le vent est revenu , la mer a blanchi avec des vagues ultracourtes , il a fallu prendre 3 ris et mettre le tourmentin. Le vent a ensuite baissé doucement jusqu'à un bon 5 , en fin de nuit alors que nous étions au large du cap palenque il a doucement viré au nord et nous avons terminé agréablement le trajet à l'aube .
Après avoir attendu un peu de voir l'entrée et les bouées nous sommes arrivés à 8 h à la marina , au quai d'accueil ou nous avons attendu les services officiels . Ils sont venus à 4 , accompagnés de quelqu'un de la marina , pour inspecter le bateau : il y a avait les services antidopage, la marine de guerre et l'immigration.
Puis accompagné de l'agent de la marina Raul, nous avons fait tous les papiers et payer les frais : 160 USD pour les services officiels , 150 USD pour 3 jours de marina et 150 USD pour 40 gallons de fuel .
Ensuite nous avons déplacé le bateau à son quai , difficile de s'y mettre vu le peu de largeur entre les pontons ( 14 m ), heureusement qu'il y a beaucoup de places vides . Nous avons rangé le bateau un peu humide , heureusement j'avais trouvé la fuite du hublot avant .
Puis nous avons été mangé au restaurant de la marina toujours tenu par notre ami Julio qui nous a accueilli chaleureusement . Nous avons beaucoup apprécié le plat de crabes .
Nous avons discuté avec un français qui nous a raconté ses problèmes avec les services officiels dominicains ; la marine de guerre semble vouloir décourager les voiliers de venir visiter leur pays.
Lundi soir
Après un instant de repos en attendant de savoir si on pouvait remplir les bouteilles de gaz ( oui, elles sont remplies a la marina même ) , nous sommes partis faire un tour en ville . Un chemin part de la marina et longe la plage jusqu'aux hôtels du centre ville . C'était dimanche et la plage et tous les petits caboulots de plage étaient noirs de monde, des dominicains venus dans de belles autos passer le dimanche à la plage , la belle auto étant garée tout près de la paillote portes grandes ouvertes et musique à fond . Mais signe de mondialisation ,malheureusement c'était plus du disco que du merengue . De grands hôtels ont été construits un peu en arrière du front de mer , avec une architecture atroce . Outre les dominicains il y a aussi des touristes qui se dorent au soleil, la proportion de messieurs d'un certain age, seuls,souvent bedonnants, est nettement plus forte qu'ailleurs.
Cette journée a été consacrée au bateau: lavage du linge , changement des filtres , courses au super marché très bien approvisionné mais assez cher , peut être un peu plus cher que la France ,rangement des courses , diverses réparations ( lit et frigo ) ; ce soir nous sommes fatigués .
Remarque : la marina est chère (1 dol le pied et la nuit) mais bien organisée ,très propre ; il ya des services ,aides multiples,laverie en parfait état de marche ,un bon resto … bref ,une halte valable sur le plan commodités
mardi soir toujours la marina
Ce fut une journée de repos , avec quelques nettoyages du bateau sur le bateau , remplissage
du réservoir d'eau, passage à l'internet pour le courrier peu abondant et lecture du monde ou on a appris les problèmes de Khadafi et aussi ceux ( moins graves ) de la diplomatie française.
Nous avons déjeuné au restaurant de la marina, fait une petite promenade jusqu'au bout de la plage ; bien que ce soit un jour de semaine il y encore en fin d'après midi pas mal de touristes locaux et les plages des hôtels pour étrangers sont aussi assez pleines ; la proportion de vieux mâles bien bronzés est importante mais il y aussi des jeunes couples , qu'est ce que ceux ci peuvent venir chercher ici?
Nous avons acheté un poisson grillé à un petit bouiboui local , 300 pesos ( 1dol =35pesos), et beaucoup de locaux en achetaient signe d'un certain pouvoir d'achat
voilà une journée qui a passé finalement très vite.
Mescredi23 fin d'après midi
mouillage du rio cumayasa N 18 25 4 W 69 05 2
Le réveil a sonné tôt , au lever du soleil pour que nous puissions sortir de notre emplacement avant le vent , car il y a très peu d'espace pour manœuvrer surtout avec nos 2 safrans . A 7H 30 nous étions au ponton d'accueil et attendions pour 8H la marine de guerre qui devait nous donner notre despacho ( permis de naviguer dans les eaux dominicaines ) , Ils ne sont arrivés que vers 9H , à 3 , juste pour remettre un bout de papier et vérifier que nous partions immédiatement . La compétition entre Cuba et la rep dom pour savoir quels sont les services officiels les plus désagréables pour les voiliers semble devoir être très équilibrée .
La météo prévoyait un vent de nord est de 15 nœuds , nous avons eu du calme jusqu'à 13H , puis le thermique de sud est s'est levé nous permettant d'arriver à l'embouchure du rio Cumayasa à la voile .
Nous avons ensuite remonté le rio sur 2 miles jusqu'à s'échouer sur un banc de vase , demi tour et nous avons mouillé dans 2 m d'eau , au milieu de nulle part .
Le rio dans sa première partie abrite de nombreuses belles maisons avec des appontements et aussi quelques petits chantiers navals . Ses rives sont des petites collines , avec du corail sur les bords , recouverts de palétuviers ; ce n'est pas génial mais c'est une bonne halte sur notre trajet vers l'est 35 miles environ aujourd'hui .
Nb navigation le way point devant l'entrée du rio est N 18 23 03 W 69 05 05 , Peu visible avant l'entrée est évidente arrivé à ce point . Un peu avant d'arriver de l'est on aperçoit des toits rouges d'un ancien hotel; peu après l'entrée , devant une micro marina de catamarans il y a une barre que nous avons passée, à peu près au milieu, avec 1.4 au sondeur, il vaut mieux rester sur la rive droite ( à gauche en entrant ). Ensuite il y au moins 2 m d'eau jusqu'à notre échouage .
Jeudi soir mouillage de la pointe Palmitas n N 18 14 1 W 68 45 6
.
Nous sommes sortis de la rivière vers 9 h ; à cette heure le vent était encore faible mais très vite il est monté a un bon force 5 ; Nous avons fait route au près en longeant les cotes : la Romana, Bayahibé puis les plages très touristiques et maintenant très construites jusqu'à la pointe palmillas ou nous avons mouillé avec 2 m d'eau . À partir du poste de la marine de la marine de guerre ,au nord de cette baie,les fonds remontent rapidement et il y a une immense zone de fonds blancs avec moins de 2 m d'eau .
En fait nous voulions aller un peu plus vers l'est mais une zone de hauts fonds nous en a empêché . Nous avons pu voir plus tard , à partir de 11h,une immense flottille de grosses barques de touristes venir faire barboter leurs passager dans 50 cm d'eau très loin de la plage ,sur les bancs de sable. C'est une des grandes attractions des touristes ; un petit calcul laisse à penser qu'ils étaient un millier à patauger sur quelques centaines de mètres . Évidemment en repartant les barques sont venues nous frôler à pleine vitesse ,avant de repartir vers la côte et les hôtels en faisant la course entre eux
Ce mouillage est donc beau : grande plage de sable avec des cocotiers , mais aussi des bêtes piqueuses ; mais c'est l'enfer entre 16 et 17 heures au départ des lanchas . Après ,nous nous sommes retrouvés seuls dans ce très beau mouillage
Le vent souffle très fort et la météo prévoit des vents de est nord est de 20 à 25 nœuds jusqu'à lundi .Nous n'irons donc probablement pas à Samana comme nous en avions l'intention. Il faut attendre la baisse du vent.
NB NAVIGATION
La carte de max sea n'est pas très bonne en ce qui concerne un grand banc de sable qui s'étend quasiment de la pointe palmillas jusqu'à l'ile de Saona , avec moins de 2 m d'eau ; il existe probablement un passage pour aller dans le lagon entre l'ile et le continent mais nous ne l'avons pas vu et rien ne l'indique, tout est des fonds blancs et entre 2M de fonds et 1 m il n'y a pas de différence de couleur . , avec le vent de 25 nœuds qui souffle nous n'avons pas exploré les hauts fonds pour trouver le passage ; pour aller jusqu'au point ou nous avons mouiller il ,faut passer prés de la cote car la barre de sable va jusqu'au nord du point de mouillage .
Vendredi soir mouillage de la pointe laguna cote sud ouest de Saona N 18 08 5 W 65 45 3
Le vent est tombé dans la nuit mais ce matin il est reparti avec vigueur . Nous avons donc fait un bref trajet au moteur pour venir mouiller devant une belle plage , assez loin pour que les barques à moteur et les catamarans de transport n'y viennent pas ; il n'y ni restaurant , ni musique , c'est le bonheur .
Nous avons fait une longue marche sur la plage en passant par une grande lagune. C'est très beau .
Le soleil se couche sans rayon vert , le vent semble s'apaiser ( mais les nuages continuent à passer très vite ) , nous allons prendre notre planteur quotidien .
Samedi même mouillage
Le vent continue à souffler très fort ; à 100 m de la plage il y a beaucoup de moutons; Nous continuons donc à attendre que le vent redevienne raisonnable pour partir soit à Samana , soit à Puerto Rico . En attendant nous bullons , il y a même trop de vent pour se baigner au bateau;
nous sommes retournés marcher sur la plage , cette fois jusqu'au village de pêcheurs , maintenant partiellement reconverti dans le tourisme . Les petites maisons sur la plage ont des façades pimpantes ; par derrière c'est plus de bric et de broc , mais le village est très propre . Nous avons marché 2H30 aller et retour .Tout va bien , il y aura peut être le rayon vert mais surement un planteur .
Lundi 28 février mouillage de la baie dephin
Encore deux journées à buller en attendant que le vent baisse ; ce qu'il devrait faire demain seulement 20 nœuds de prévu En attendant nous avons profité du soleil en nous abritant du vent . Hier soir nous avons changé de baie pour aller dans celle à touristes. Nous y avons passé une mauvaise nuit car le vent ayant baissé la nuit , le bateau se met travers à la houle , pas très forte mais suffisante pour nous bouger ; curieusement la houle vient d'ouest alors que depuis 5 jours il souffle d'est . Et il n'y a pas de côte sous le vent pour faire du ressac !
En plus nous avons eu le droit au défile d'une cinquantaine de lanchas fonçant à toute vitesse et passant prés du bateau , le matin et le soir ; et en plus pas de restaurant sur la plage : toutes les lanchas amènent la nourriture de leurs passagers. Il était temps que le vent baisse .
Mercredi 2 mars mouillage de la baie San Lorenzo los haitises
ouf , nous avons enfin changé de mouillage,nous avons laissé un beau mouillage de palmiers , mais trop fréquenté ( nous étions finalement 5 voiliers mais surtout beaucoup de lanchas et de catamarans de midi à 16 h ) pour un mouillage merveilleux au pied de falaises de calcaire corallien, recouvertes de palmiers.
Pour y arriver nous avons fait, dit le GPS 220 miles, ( mais il doit se tromper car notre compte est plutôt 180 miles ) avec un 1H de moteur le long de Saona , une très longue partie de louvoyage dans un alizé encore frais , puis une séance de portant dans la nuit , un peu de moteur de 6H à 12 h et une fin à la voile sur une mer plate pour arriver au mouillage . Le louvoyage a été un peu difficile surtout le passage du « cabo tres « ou probablement du courant nous a fait tirer des bords presque carrés. Le temps est resté beau , avec une très belle nuit étoilée sans lune .
A l'arrivée dans la baie de Samana , nous avons eu le droit à un festival de saut de baleines malheureusement un peu loin de nous, puis une baleine nous a croisé a une cinquantaine de mètres ; nous avons ce que nous étions venu chercher ici . Nous sommes heureux.
La baie de Samana est vraiment un des beaux endroits des caraïbes . C'est une grande baie : 50 miles d'ouest en est et 20 miles de large . Au nord elle est bordée de hautes collines de roches rouges , recouvertes de palmeraies ; au sud elle est bordée par la sierra et du coté sud ouest par le parc des haitises ; les haitises sont une chaine de collines karstiques à demi noyées par la mer . Il y a encore peu de villes ou d'agglomérations sur ces rives , bien que des constructions de grands hôtels défigurent quelques sites de la cote nord .
La baie est coupée en deux en son milieu par une série de hauts fonds mal cartographiés ; la partie est est encore maritime et largement soumise à la houle , c'est le lieu ou les baleines viennent concevoir , puis faire naitre les baleineaux . La partie ouest est plus lacustre , et alimentée en eaux douces et boueuses par un des plus grands fleuves de la rep dom
NB NAVIGATION
Trajet vers l'est a partir de Saona , avec un vent annoncé à 20 nœuds .
Le matin le vent est très faible sous Saona jusqu'à la pointe Boca Chica . Ensuite c'est l'alizé ; en restant sur les fonds peu profond à l'ouest du récif du cab alloo on peut profiter d'une mer plate , c'est mieux que d'aller au large , la mer est ensuite relativement plate le long de la cote de la rep dom jusqu auu cap Engano , à l'exception de la sortie vers le nord des hauts fonds du sud est de Saona et d'un passage devant Punta Cana ( nous avons eu deux grosses vagues qui ont submergé le pont )
Pour s'abriter du courant nous avons tiré des bords prés de la cote , en restant le plus possible avec des fonds pas trop profonds notamment pour passer le cabo tres, ou le courant a un mile au large nous poussait vers le sud .
JEUDI 3 mars mouillage de la baie du chat et de la souris cayos dos pajaros N 19 05 W 69 32 3
Belle journée passée à visiter..La mer calme permet une navigation au ras des cailloux . En fait c'est facile il y a presque partout au moins 2m d'eau, sauf dans certaines baies très profondes .
C'est vraiment très beau , tous ces cônes de calcaire couvert de végétation variée : gommier rouge , bois canon , cactus , mousses épiphytes , et tous sortes arbres que nous ne connaissons pas , sans oublié les oiseaux en quantité:frégates,pélicans ,urubus...
Ce matin nous avons remorqué une barque de pêcheur qui allait à la rame dans la même direction que nous; il venait de Samana et avait déjà fait 4 h de rame , nous l'avons emmené aux cayes de najanros ou il va pêcher pendant une semaine , il pêche surtout la nuit à la ligne . Il doit y avoir un campement de pêcheurs , car dans ce coin il y a une dizaine de barques . Ils pêchent en déroulant un long filet , puis en battant l'eau avec un bâton et en remontant le filet presque tout de suite.
Nous avons déjeuner dans la baie des 7 ilots , au pied d'un nichoir de frégates; il y a beaucoup de jeunes avec la tête blanche . En l'air tournent aussi des urubus et quelques pélicans qui semblent essayer de planer aussi bien que les autres . Ce mouillage mérite de faire partie du « top ten «de nos mouillages . N 19 05 65 W 69 32 8
Dans l'après midi en explorant toutes les baies en annexe , nous avons eu la chance de pouvoir remonter un rio qui serpente dans la forêt de palétuviers , entre les falaises des collines calcaires. C'était magique .
Le mouillage de ce soir est également très beau , mais à l'heure de l'apéro , alors que le vent devrait tomber une petite houle rentre dans le mouillage et nous fait un peu danser .
NB NAVIGATION La baie du rio a l'entrée principale par 69 32 , c'est une baie a deux anses avec une ile au milieu de l'entrée ; nous n'y avons pas été en voilier mais ca doit être possible de mouiller au milieu .
Vendredi 4 mars mouillage de la baie des aigrettes au nord de la pointe des mangles N 19 11 4 W 69 30 25
Tout n'est pas que farniente sur un bateau , ce matin il a fallu nettoyer le gaz et les winchs . Puis
la matinée s'est passée à explorer toutes les criques entre les cayes de naranjos et de pajaros; nous faisions quelques dixièmes de miles en bateau pour le confort , puis un tour d'annexe pour rentrer dans les petits coins, entre deux hautes falaise , avec au fond une petite mangrove ; nous avons fini par nous arrêter pour déjeuner devant une micro plage de sable et à cocotiers ( N 19 05 3 W 69 30 5 ) ; le spectacle est vraiment fabuleux mais le temps passe et les provisions s'épuisent et il faut aller au marché de Samana demain . Alors nous repartons quand le vent se lève , vers 14 H et après un long bord de prés agréable ( force 3 et mer plate ) nous avons mouillé dans la baie au nord de la pointe des mangles ; elle est bien abritée du vent d'est par une pointe. Le fond de la baie est une mangrove , mais derrière on voit les colines couvertes de cocotiers . Encore un très beau mouillage.
Ps nous avons nommé la baie , la baie des aigrettes car il y a un très grand nichoir d 'aigrettes ; toute la soirée elles sont arrivées par petit ou grand groupe , se posant sans problème avec les premiers occupants bien que les arbres nous paraissaient déjà très pleins
Samedi après midi mouillage de santa Barbara de samana
Après une petite heure de moteur par calme plat nous avons mouillé dans la baie de santa Barbara, la métropole de Samana , parmi une dizaine de voiliers . Tout de suite est arrivé la barque des autorités du port qui nous a fait payer la taxe ( 600 pesos ) et nous a dit ce que les formalités étaient terminées , du moins c'est ce que nous avons compris . Mais en descendant à terre un monsieur nous a dit qu'il fallait aller à la commandancia car nous avions changer de province . A la commandancia ils nous ont renvoyé à la marine de guerre sur le quai . Un autre monsieur voulait aussi nous aider , je me suis fâché et ai dit que je ne parlerai qu'avec le jeune marin . Nous avons été a bord ; il a pris le despacho et nous a dit que tous les papiers seraient prêts lundi matin à 8 h pour notre départ . Nous ne savons finalement pas si c'était nécessaire de voir la commandancia.
Ensuite nous avons couru au marché et fait des courses de frais , la vie est finalement assez chère ; 3 kgs de tomate ,1 kg d'oignons, 2 salades , un concombre : 400 pesos soit 10 usd .Nous avons ensuite déjeuné dans un restaurant local sur le malecon pour 800 pesos , il est vrai que nous avons mangé du crabe qui est un plat cher .
En principe demain nous irons avec un bateau local voir les baleines et puis départ lundi matin pour Puerto Rico