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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 15:20

 

Lundi 1 février mouillage de Cayo Limones

N 9 33 8  W 78 51 6

 

Le temps est toujours gris, mais le vent est passé nord est et souffle à 12 nœuds ; nous partons donc en louvoyage vers cayo limones qui est un très beau mouillage : 3 îles à cocotiers presque inhabitées et beaucoup de platières autour qui donnent des couleurs merveilleuses sous le soleil. Hélas il est aussi très fréquenté et quand nous arrivons, à 11 h 15, il y a plus de 20 bateaux mouillés, dont le catamaran Maat, que nous avions quitté à Fuerte. Heureusement, il y a encore une place disponible dans la petite piscine le long de l’ile sans nom au sud de Banedup et  personne ne pourra se mettre entre l’ile et nous (la hantise du capitaine). Au café, Bernard et Marie viennent nous dire bonjour, nous discutons un moment puis partons plonger sur le reef à l’ouest de Nuinudup, en mouillant l’annexe devant la petite passe qui permet aux annexes de faire le tour de cette ile. Nous faisons un joli snorkel, pour une fois  de gros poissons , surtout dans la passe et beaucoup de perroquets et d’agoutis , quasiment absents ailleurs,par contre très peu de poissons coffres , ils ont du etre exterminés , car il y a 4 ans , il y en avait beaucoup dans l’eau et aussi autour des  feux kunas qui les fumaient ( la chair est délicieuse )    .Nous voyons plusieurs petites langoustes.

Tout au long de l’après midi des bateaux sont arrivés et le soir nous sommes trente bateaux. Heureusement beaucoup sont mouillés en dehors du lagon, très loin.

 

MARDI 2 février même mouillage

 

Encore une journée grise, avec peu de soleil. Ce matin, nous sommes allés visiter les îles ; Banedup a été désertée, il ne reste qu’un chien nourri par les gens des  voiliers. Nuinudup est toujours occupé par les gens de Tupsuit dumat ; mais Arseliano (un instituteur que nous connaissons) n’est pas là, il est en vacances à Panama et a été muté à Aligandi. Mais les dames nous disent que Bredio qui nous a servi de guide il y a 4 ans est toujours là ; nous irons donc à Tupsuit Dumat.  Nous allons faire un long snorkel dans la passe, dont nous rentrons frigorifiés. Courageusement dans l’après midi nous repartons sur la platière juste derrière le bateau , et nous trouvons dans 1 m d’eau , un véritable aquarium, avec beaucoup de petits poissons , et même des langoustes, des calmars et une murène en promenade ( elle ira vite se réfugier dans son trou ).

 

Mercredi mouillage de Wichabwla

 

Le temps est toujours gris et assez venté Au sortir du mouillage nous voyons nos amis du bateau Holiday , qui viennent d’arriver aux san blas ; ils ont attendu longtemps une fenêtre météo car le vent souffle fort sur la Colombie avec des creux énormes . Ici ce n’est pas l’idéal, mais c’est acceptable.

Nous mouillons à Porvenir devant l’estacade pour aller faire les formalités d’entrée à Panama .Accueil très cordial du capitaine du port, qui est de playa chicon. Quand nous lui disons que nous voulons aller à la fête du carnaval, il est encore plus cordial, et nous demande d’aller dire bonjour à sa femme Titina. A l’immigration, c’est moins cordial ; le fonctionnaire ne nous croit pas quand nous lui disons que nous nous avons passé plusieurs semaines en Colombie, et nous dit que sur le zarpe colombien, il n’est pas précisé que nous ferions des escales en Colombie ; en bougonnant, il nous signe quand même nos papiers.

Le mouillage étant peu confortable, nous repartons mouiller sous la petite île toute proche (05 miles) de Wichabwla, ou il y a une épicerie bien approvisionnée (en principe). Nous trouvons des fonds acceptables devant le petit îlot du smithsonian institute (devenu terrain de camping)   , prés du débarcadère ; là encore pas moyen de mouiller entre nous et la cote.

Nous descendons à terre, l’épicerie à cote du débarcadère a des oignons, de la margarine, mais seulement deux tomates pourries, en principe il y en aura demain. Puis nous parcourons le village à la recherche de la boulangerie. Le village n’est pas beau, il est sale, dans les rues des dames cousent des molas et les affichent sur leurs cases mais ce sont des molas touristes : grands carrés très bariolés représentant en général  des fleurs, des arbres, des oiseaux, en particulier des perroquets, faits de pièces appliquées sur le tissu de fond. Nous trouvons la boulangerie et achetons du pain sorti du four à un boulanger très agréable.

Ensuite nous allons visiter l’ile voisine de Nalunega. Ce village est beaucoup plus propre que sa voisine et est assez joli. L’hôtel semble abandonné.

Le mouillage est animé, d’une part par les nombreuses barques à moteur locales, et d’autre part par les arrivées de voiliers  cherchant des fonds adéquats pour mouiller et tournant pas mal pour finir assez loin de nous . Pour une fois AM n’a pas la gaffe à la main (il exagère !) pour repousser les nouveaux arrivants (chose que parait il les américains de la piscine de cayo hollandes pratiquent, mais les voiliers français ne sont pas américanophiles).

 

Jeudi 4 février mouillage de Tupsuit dumat

N 9 31 02  w 79 03 4

 

Nous sommes partis ce matin vers 11 h, après avoir été vérifié à l’épicerie qu’ils n’avaient pas reçu de tomates, ni d’œufs.

Nous avons fait une navigation tranquille sous génois vent de travers 12 nœuds, sur une mer plate jusqu’à Tupsuit.

 Nb de navigation, il y a un décalage sur les positions en coordonnées sur le guide de Zydler d’environ 0.1 miles vers l’ouest, utile pour détecter le récif qui se trouve un peu au nord de Tupsuit et qu’il est préférable de laisser à bâbord, de même il n’y a pas d’eau entre tupsuit et les îlots de l’ouest ; il faut passer prés de la cote et faire un grand tour.

 Il y a 4 autres bateaux au mouillage, dont Holiday et un super Maramu français  Les 2 bateaux français sont partis avec Bredio, notre ami, voire le rio des crocodiles, nous apprend Justinio,  l’un des guides de Tupsuit  venu encaisser la taxe de séjour. (7 USD). Bredio revient de la rivière vers 15 h et nous allons le voir dans sa maison de Tupsuit  pipi. La municipalité de Tupsuit se compose de deux îles Tupsuit dumat (la grande) et Tupsuit pipi (la petite) et deux îlots de pierraille avec des cases entre les deux.

Nous sommes tous contents de nous retrouver ; rien n’a changé si ce n’est que Freddy le petit garçon que nous avions vu  nouveau né. Si ! Une nouveauté cependant, il y a maintenant  deux cases à étages (un seul évidement), en bois et en roseau, les premières que nous voyons en Kuna yala. Il y a aussi une école, mais toujours pas d’aqueduc. Le sahila âgé et très traditionnel est toujours contre  mais il commence a etre moins ferme sur ses positions. Il y a aussi 3 réverbères solaires sur Dumat. Nous prenons rv avec Bredio   pour aller sur le rio à crocodiles  samedi ; il sera occupé demain par la préparation d une chiche fuerte de 4 jours, il est l’un des assistants du Kandur (le chef de la fête de la chicha).

 

A Tupsuit (nous ne sommes pas surs que ce soit partout pareil), il y a deux fêtes célébrant le passage de la jeune fille à l’age adulte : la chicha fuerte de 1 jour et celle de 4 jours. Comme le nom l’indique la première ne dure qu’un jour (de 10 h à 18 h) ; elle a lieu lorsqu’on coupe pour la 1° fois les cheveux que les fillettes portent longs jusqu’à la puberté. La deuxième a lieu lorsque la jeune fille adopte le costume traditionnel : des winis (bracelets), le châle rouge, le paréo appelé sabouré et, bien sûr, la blouse à mola. Les deux fêtes sont l’occasion de beuveries ou tout le monde finit saoul , y compris les femmes ( même les vielles) .A Tupsuit (en fait dans presque toutes les îles) la consommation d’alcool est interdite  , sauf pendant ces fêtes . Le premier jour de la fête on boit de la chicha (alcool de canne), puis les jours suivants  du rhum et de la bière, le cinquième jour il y a danse, mais plus d’alcool .La danse se fait avec  deux chanteurs qui se relaient 4 fois : les gens dansent en cercle autour d’eux au son de flûtes de pan et de maracas   .

Bredio, en tant qu’assistant du kandur (le maître de la chicha) est tenu de rester toute la journée, dans la case de la chicha pendant toute la fête. Si il veut sortir (besoins naturels ou autres) au retour il a une punition : boire une très grande rasade de chicha. En général, il est donc saoul assez rapidement ; quand il tombe, on le porte dans un hamac spécialement installé dans la case, pour les assistants saouls

 Tous les villages du voisinage sont invités, et il y a foule pour entrer dans la case de la chicha. Le père de la jeune fille (appelé dueno)  doit aussi fournir la nourriture pour tout le monde ; elle est servie avant la beuverie. Il faut donc accumuler beaucoup de poissons avant, c’est de préférence des bonites séché au feu de bois, elles deviennent très sèches et dures et se conservent bien. Evidement il faut ensuite les laver et les faire bouillir longtemps avant de les manger.  Plusieurs femmes  du village sont responsables de la nourriture.

Sil le kandur du village ne peut se charger de la cérémonie, le dueno peut faire appel au kandur d’un autre village  et à son équipe.

 

Vendredi 5 février même mouillage

 

Ce matin, lever tot pour aller voir le pressage des cannes à sucre nécessaires à la fabrication de la chicha. Nous sommes descendus à terre vers 8 h quand l’équipe de presseurs  finissait. La canne est pressée entre deux branches horizontales. Une est fixe, l’autre est mobile et d’environ 3 m: elle est manoeuvrée par un homme qui saute dessus  et  presse ainsi la canne. Ils avaient commencé à 4 h du matin.

Le jus de canne est ensuite bouilli dans la case de la chicha dans de grandes bassines posées sur un feu de bois. On prend ensuite le jus bouillant dans des calebasses pour le passer dans une calebasse percée servant de tamis ; on remet à bouillir avec du café moulu kuna ; un goûteur teste  le jus et quand il pense qu’il est prêt, on verse le jus de la marmite  dans de petits seaux ; Chaque seau est ensuite touillé avec une louche en calebasse, par des hommes  du village assis dans la case. A la fin il y a avait ainsi 30 hommes touillant avec plus ou moins de conviction le contenu des  seaux ; quelqu’un notait sur un cahier les présences.

Nous avons assisté sans problème à cette préparation ; les gens nous causaient volontiers pour nous expliquer ce qui se passait. Ce village est d’ailleurs le plus ouvert de tous ceux que nous avons vu et beaucoup d’hommes parlent espagnol ; nous avons aussi discuté avec le sahila en espagnol,  un homme traduisant a moitié en kuna pour suivre la tradition  mais le sahila nous parlait directement  et comprenait parfaitement ce que nous disions.

 

L’après midi nous avons fait un petit tour sur le rio Torti, juste en face le village. C’est un petit rio sans beaucoup d’eau ; les gens y vont chercher de l’eau (pas encore d’aqueduc au village) en  remontant jusqu’à ce que l’eau soit assez claire, mais nous aurions du mal à en boire après avoir vu où ils la prenaient. Nous avons un peu marché dans la forêt, jusqu ‘ à un champ d’ananas a moitié abandonné (a mon avis il manquait d’eau), puis nous avons remonté un peu à pied, le long de la rivière jusqu’ à un beau chemin  partant loin vers l’intérieur. C’est celui qui doit conduire aux champs ; celui de Bredio est à 2 h de marche, il a planté des bananiers, mais c’est difficile d’en ramener beaucoup car c’est loin !

 

Bredio a passé la fin de l’après midi au bateau à nous raconter la chicha et autres coutumes kunas. Bien qu’assistant du sahila, il apprécie beaucoup la bière Samedi 6 février

 

Samedi 6

Nous sommes rentrés un peu déçus de notre promenade sur le rio des crocodiles, car nous n’en avons pas vu, ce que Bredio explique en disant qu’il n’y avait pas assez de soleil pour qu’ils sortent se chauffer sur les plages de sable  bordant la rivière. A noter qu’il y aussi un crocodile dans le rio torti, c’est pourquoi les femmes ne vont pas chercher l’eau l’après midi, seuls les hommes y vont (est ce un bon prétexte car il n’a jamais attaqué personne, si ce n’est des poules et des chiens, même sur les îles habitées !) ;

Mais la ballade était jolie ; le rio est large au début et bordé de petites plages de sable où devaient dormir les crocodiles puis il devient étroit  entre des berges d’argile d’un bon mètre de haut .Contrairement à d’habitude, il n’est pas bordé de champs car loin des villages

(Coût 2 USD pour Bredio et 30 pour le marinero et l’essence (la barque appartient à la communauté qui la loue pour les excursions °)

Puis nous avons fait nos adieux  à Bredio, un peu tristes car il est très agréable et accueillant.

 

Dimanche 7 février  mouillage de Soledad mira

N 9 26 7  W 78 54

 

Nous avons fait aujourd hui une belle navigation, au milieu des cayes, pour arriver à Soledad mira, village souvent aperçu et que nous ne connaissions pas. Nous avons attendu que le soleil ne soit plus plein est pour partir, Bredio en a profité pour une dernière visite et nous a donné une petite carangue. Nous avons levé l ancre à 10 h 45 et avons longé les îles Robeson de l’est, qui sont vraiment toutes petites. Nous avons bien vu le reef de Tupulu qui émerge, mais à peine aperçu le reef de bajo selfridge (N 9 28 8 W 79 59 55) qu’il vaut mieux éviter car on aperçoit du marron au milieu du vert. Nous étions au prés serré et sommes arrivés aux îles Carti. Nous avons mis un peu le moteur pour passer entre elles, nous n’avions pas aimé l’ile principale. Vu de la mer les 2 îles du nord semblent plus jolies. Nous avons tourné le reef à l’est de Coiba, qui va plus loin que les brisants, puis  tourné autour de Nurdupu, une halte possible ; C’est une toute petite île, très jolie, mais si petite que nous n’aurions peut être pas osé descendre à terre, car il ne pouvait y avoir le prétexte d’achats de pain et de bonbons pour visiter l’îlot.   Nous avons mis le cap sur le grand reef, à 1 mile au nord ouest de Soledad, bien visible puis redescendu sur Soledad.

Un bateau était au quai pour faire de l’eau. Comme nous pensions avoir pas mal d’eau encore (le débitmètre ne marche plus), nous ne l’avons pas fait. Nous avons mouillé sous l’école. Immédiatement une barque de gosses est venue nous vendre un crabe et deux langoustes pour 5 USD, puis un ulu nous a vendu un gros régime de bananes

Beaucoup de gosses sont venus réclamer des revues et AM a  presque fini son stock (nous en aurons écoulé plus de 60) et également fini les bonbons. (Caramelos ou pastillas selon les îles). Nous sommes donc allés au village pour en racheter. Un monsieur nous a fait faire le tour, c’est un joli village, bien propre et sans ciment. Il y a cependant quelques antennes de télévision. Am a eu beaucoup de succès avec les bonbons, que même les femmes et quelquefois les hommes réclamaient avec un sourire gêné  Nous avons aussi acheté du pain.

La soirée est calme.

 

Lundi 8 février  mouillage de Banerdup pipi

N 9 29  W 78 40 3

 

Encore une belle journée de voile pour aller à ce beau mouillage tranquille.

Nous sommes partis de bonne heure, avec un vent de 10 nœuds de NE, permettant une route presque directe. Nous sommes passés devant Cangombia (8 bateaux) et sommes arrivés pour un mouillage solitaire devant la passe entre les deux îles du nord, pour profiter de la brise qui nous rafraîchirait si le soleil voulait bien venir. Nous sommes partis faire du snorkel, sous la pluie, dans la passe entre banerdup et madunudup. Il y a de très beaux coraux le long du tombant ouest du reef, mais peu de poissons. Je suis très content quand même, car j’ai pu photographier des crevettes de Pedersen, jolies crevettes translucides avec des points bleus, difficiles à photographier car la mise au point sur un corps translucide se fait mal. Au retour 2 autres bateaux avaient mouillé sous l’île, mais loin de nous et le capitaine n’en était pas fâché.

 

Mardi 9 février mouillage de Nargana

 

Cette journée a été consacrée au snorkel, sous de gros nuages; ce matin nous avons pataugés 2 h devant le reef de Banerdup, il y a toujours de beaux coraux mais peu de poissons ; nous avons cependant vu un requin dormeur la tête enfoncée dans un trou, mais tout le reste du corps dépassait, un rémora se cachait sous lui et n’a pas voulu se laisser prendre en photo. Cette après midi nous nous sommes contentés de rester dans la passe pour voir des raies et nous en avons vus : au début deux belles raies léopard qui se sont laisser photographier d’assez loin, puis à la fin une pastenague qui s’est enfoui dans le sable pour échapper à nos regards, mais la capitaine a l’œil.

Nous sommes ensuite partis mouiller à Nargana pour eventuellement assister à la fête et manger au restaurant.

 

Mercredi 10 février même mouillage

 

Le restaurant d’hier soir était quelconque : petit poisson grillé (carangue ?) et patatas fritas pleine de gras, mais pas cher : 15 USD y compris 3 bières (pour deux).

Aujourd’hui pas de fête, Frederico nous a induit en erreur ; selon les sources il y a bal ou vendredi ou mardi. Mais nous avons eu une journée remplie : ce matin courses (tomates et fruits), et plein d’eau et d’essence pour l’annexe. Cette après midi grande balade sur le rio, jusqu’au chemin qui suit la conduite d’eau ; après il y a des hauts fonds qui interdisent le moteur et du courant que l on ne peut remonter à la rame. Nous sommes allés jusqu’à l’ancienne citerne ; le sentier continue ensuite en suivant la conduite d’eau mais il était trop tard pour continuer. Au début du chemin, il y a des branches qui ont du servir à faire glisser un ulu en fabrication : nous avons mis 15 mn entre le rio et l’endroit ou le ulu a été façonné (il y avait encore des éclats de bois sur le sol. Pour mémoire un ulu se fabrique à partir du tronc d’un certain arbre connu por sa dureté, d’abord en le creusant sur place à la machete pour dégrossir la forme, puis il est amené au village ou on finit de le creuser ; on écarte les bords à l’aide de morceaux de branches très dures et on laisse le bois prendre forme, puis on finit de l’affiner toujours à la machete.  

 

Jeudi 11 février mouillage de Wasaladup ( cayes hollandaises de l’ou est)

N 9 35 7  W 78 46 4

 

Ce fut encore une journée grise avec du vent et des averses : nous aurons eu moins de 2 minutes de soleil mais nous avons quand même passé une bonne journée .Nous avons décidé d’aller vers l’ouest aux cayes hollandaises et fait ce matin une belle partie de louvoyage avec un vent force 5 mais une mer plate : 25 miles en 4 heures ( en ligne droite il y avait 15 miles ). Nous sommes arrivés à Wasaladup vers midi ; 2 bateaux seulement étaient mouillés dans cette grande anse entre 2 îles. Nous avons choisi le coté est de la baie, derrière un reef, devant une dune (toute petite ) de sable. C’est un très joli mouillage

Nous avons plongé le long du reef en partant du bateau : très belle visibilité, de jolis coraux variés et pas mal de poissons dont une raie léopard.

 

vendredi 12 février  mouillage de Norodup

N 9 35 2  W 78 44 3

Le soleil est enfin revenu. Nous avons fait le tour de l’île qui est bien entretenue par 4 familles  venant d’îles différentes. Nous avons un peu discuté avec Aurelio qui parle très bien espagnol. Il est originaire de Nargana et vit depuis 11 ans en permanence sur l île. Sa femme est morte l’année dernière et la vie seul est un peu difficile, mais il gagne bien sa vie . Il a 3 fincas( petites parcelles) et ramasse de 1500 à 2000 noix de coco par mois, qu’il vend 20 cents par noix aux colombiens. Il est moderne puisqu’il utilise une brouette pour ramasser les noix ; la première que nous voyons en kuna yala !!Les3 autres familles se relaient pour la garde des cocoteraies de leur village ( Carti et Soledad )

 Puis nous avons refait le snorkel de la veille toujours aussi beau : un requin nourrice, une pastenague, un barracuda, une tortue ( très farouche ) et beaucoup de perroquets tricolores .

Après le repas, (les habitudes ont pu reprendre salade de tomates, oignons et thon puis bananes ) nous sommes partis sous génois et petit vent vers l’est ; le mouillage de Miriadup étant occupé par un cata , nous avons continué pour entrer dans la grande piscine située entre  le reef extérieur et le reef intérieur ; les fonds le long du reef intérieur sont trop profonds pour mouiller sauf exception . Nous sommes donc mouillés au milieu de nulle part par 4 m d’eau, à plus d’un mile des îles et de la barrière extérieure qui brise au loin. C’est sympa pour une fois , mais le snorkel n’est pas terrible car il y a très peu de corail , juste des pâtés de sable avec quelques blocs  par 50 cm d’eau mais chaque bloc abrite des petites langoustes ; elles sont loin de la taille réglementaire et nous nous contentons de les regarder 

 

Samedi 13 février Mouillage de Niakalubir

N 9 34 0  w 78 43 5

 

Nous partons de bonne heure ,avec un temps couvert Après avoir contourné l’île de Niakalubir ( à moins d’un mile ) nous croyons voir un passage dans le reef pour rejoindre la grande piscine d’hier ; nous avançons prudemment et mouillons par 4 m de fonds quand nous avons une jolie vue sur la cote nord de l’île  Nous allons voir sous l’eau ; sur le coté est de la passe ( car il y a bien une passe assez facile et profonde d’au moins 4 m ) il y a pas mal de pâtés de coraux très beaux , avec des poissons et de petites langoustes .

Après le déjeuner et un petite marche sur l’île occupée par des ramasseurs de noix de coco, nous y retournons et c’est la bonne surprise : un requin nourrice en pleine  vient nous voir , puis s’éloigne, et surtout des poissons lions zébrés ( ils ne figurent pas dans notre  livre des poissons des antilles) ils ressemblent à des poissons lions de mer rouge pour les nageoires  mais sont zébrés noir et blanc et ils se laissent photographier ; c’est le bonheur.

 

dimanche 14 février 2010  mouillage de Caobos

N 9 35 4  W 78 41 6

 

La nuit a été pluvieuse ; nous partons pour un beau mouillage pas trop fréquenté ; il y a seulement 6 bateaux qui semblent mouiller dans le petit lagon .

Cela nous va bien , car nous allons mouiller au bout du chenal qui va vers le reef , 1 mile au dessus des autres bateaux ; nous sommes dans un mouillage comme nous les aimons : seuls face à la mer et aux platières ou toutes les nuances de bleu se côtoient .         

Nous allons plonger dans la passe d’entrée ; il y a des patates de corail , des bouquets de coraux mous sur la pente allant de la platière à la passe : il y a les poissons habituels et les petites langoustes , beaucoup de très petits mérous noirs et d’autres rouges , un immense banc cosmopolite ( gorettes, pagres vivaneaux , chirurgiens , daubenets )et en plus un requin dormeur en pleine eau, un énorme barracuda accompagné d’un banc de carangues franches , 2 raies léopard pas trop farouches , et surtout 4 platax (très jolis poissons plats à rayures verticales noires et blanches) à l’ombre d’un corail parasol ;ils se laissent presque toucher. Comble de bonheur, un bateau épicier est venu nous livrer des tomates , divers légumes et fruits plus 3 œufs ( il avait livré avant les autres bateaux) ; il vient régulièrement  de Porvenir ,à 4 miles de là, pour approvisionner les bateaux ventouses des cayes hollandaises ; certains passent là une semaine ou deux et même plus sans bouger.

 

 

Lundi 15 février   mouillage de Banedup ( caye hollandaise de l’est )

N 9 35  W 78 40 5

 

Nous sommes partis sous le soleil au moteur pour une navigation de 2 miles . Nous avons été visiter la «  piscine  » zone de mouillage en arrière de la barrière ou se trouvaient beaucoup de bateaux serrés :plus de 20 dont Maat  en train de partir pour Coco bandero .

Nous avons été mouiller sous Banedup, devant une grande plage de sable. Le site est beau et moins fréquenté que la piscine ( il n’ y a que 0.5 miles entre les deux.

Le matin plongée sur le reef  fermant la baie à l’ouest : il a peu  a peu d’intérêt et  l’eau y est trouble

L’après midi nous avons pris l’annexe, fait le tour de Banedup par l’est . Il y a très peu d’eau mais nous sommes arrivés à mouiller près de la passe de sortie de la piscine. Le site est beau : c’est un tombant d’une 10 mètres avec de l’eau très claire.  Nous y avons vu peu de  poissons , seulement des balistes lointains , une belle raie , un ange encore plus lointain et 8 gros barracudas Il faut dire qu’ici ,les chasseurs sous marins sont nombreux

 

Mardi 16 février mouillage de Coco bandero

N 9 30 8  W 78 36 9

 

Encore une journée commencée sous le soleil mais qui a fini sous un ciel très gris. Nous avons fait une petite navigation portant de 7 miles pour arriver dans ce mouillage  très beau ( 4 petites iles de cocotiers ) mais aussi très fréquenté ( environ 25 voiliers). Nous avons mouiller au vent de la flotte sous l’ile de Tiadup, à côte de 3 catamarans français , dont Maat

Nous avons été faire un snorkel moyen sur l     e reef juste au nord ouest du bateau ; il y avait peu de poissons ; pourtant, le catamaran des Biquets (que nous connaissons par leur blog)a nous a-t-on dit, tiré un mérou de 36 kg et Maat a pêché une raie et un beau crabe ( à mains nues, ce qui lui a occasionné des griffures )

Nous nous sommes contentés d’acheter 4 petites langoustes à des pécheurs et  avons passé la fin de l’après midi à discuter avec Maat .  

 

Mercredi17 , mouillage de Dream Island

N 9 28  W 78 37 2

 

Ce matin, nous avons quitté Coco bandero pour Nargana, nécessité oblige car nous n’avions plus un gramme de pain ;nous avons fini les derniers légèrement moisis ce matin au petit déjeuner. Après une navigation agréable,vent travers et un détour par les ilots d’Iguana pour voir si c’était  mouillable avec un vent NE,nous nous sommes arrêtés à Nargana ,le temps de quelques achats : 20 litres de fuel,des oignons ,des oranges,des œufs,du sucre et du café que nous avions finis ;hélas,pas de pain, car ,hier, il y avait fête et les boulangers se reposaient ;on nous en a promis pour demain

Ne voulant pas rester pour l’après midi car cela manque de charme, nous avons décidé d’aller à 3 miles de là ,vers l’ouest dans un très joli mouillage que nous avons rejoint en zigzagant au mieux des cayes avec peu d’eau pour le rejoindre . Nous sommes entourés d’îles :devant nous une barrière de corail,sur notre est un ilot Sanadup, derrière un autre ilot, à l’ouest les îles principales de Green Island ,plus loin d’autres îles et Nargana sont visibles ;les eaux sont très belles et nous sommes seuls , le rêve.

 

Jeudi 18 février  mouillage de Snug Harbour

N 9 19 6  W 78 15 3

 

Apres un bref arrêt à Nargana , pour acheter du pain à notre charmant boulanger qui connaît trois mots de français et avait revêtu un maillot de l’équipe de France, pour nous faire plaisir, nous sommes partis au près avec un bon vent et un temps très gris vers l’est. Comme il ne faisait pas beau et n’incitait ni à la baignade, ni à la promenade, nous avons décidé d’aller jusqu’à Snug harbour. Nous avons très bien marché et à 13 h nous mouillons à coté de nos amis d’Amaleo avec qui nous avions rendez vous depuis Carthagène.

Après un déjeuner tardif, nous profitons d’un court instant de soleil pour aller dans le lagon devant nous entre 3 îles, c’est très beau.

Le soir nous allons diner sur Amaleo( petites carangues cuites par Marie Rose,gateau au chocolat préparé par AnneMarie .

 

Vendredi 19 février mouillage de playa chicon

N 9 18 5  w 78 13 8

 

Pour pouvoir aller assister aux fêtes de la révolution , nous sommes allés mouiller au mouillage à l’est du village, bien protégé et plat malgré le vent qui continue à bien souffler.

Nous allons au village l’après midi ; après un tour et la visite des cabanas de Dommy( une belle chambre au premier étage de sa maison avec un grand lit et un cabinet de toilette,rare ici) nous assistons à une première représentation de la fête :beaucoup de monde, des jeunes très occidentalisés dansent comme partout sous le regard des plus anciens assis autour avec femmes en molas et une multitude d’enfants.

NB brève histoire de la révolution ( telle que je l’ai comprise, car l’histoire ne semble pas encore totalement figée) 

Au début des années 20 il y avait des contacts difficiles entre les kunas et les étrangers installés notamment prés de la frontière colombienne, pour exploiter les ressources naturelles de la mer ou de la forêt   ; par ailleurs, le sahila de Nargana a voulu moderniser son peuple , a commencé à faire apprendre l’ espagnol et a introduit les religieux. Des postes de police panaméens ont été installés , en particulier pour assurer l’appartenance de cette partie du pays à Panama , car les kunas avaient de bonnes relations avec les colombiens, et la sécession de Panama était récente . Le sahila de Nargana , les religieux et les policiers ont voulu extirper du peuple ses anciennes coutumes et religions et en particulier ont voulu interdire les 2 symboles les plus forts de la tradition : le costume des femmes et la chicha fuerte ( cérémonie pour la puberté des jeunes filles , donnant l’occasion d’une grande beuverie ) . Evidemment il y a eu des affrontements et plusieurs morts kunas, notamment à Playa Chicon à l’occasion d’une chicha fuerte

La résistance s’est donc organisée et une dizaine de villages ont décidé de prendre les armes pour expulser les étrangers . Le 25 fevrier 1925 , la révolte a donc éclaté. Les révoltés ont tué les policiers panaméens et aussi tous les étrangers et métis. La répression panaméenne a été évité grâce à l’intervention des américains , une équipe médicale était dans le pays pour étudier le phénomène des albinos . Un accord a pu avoir lieu pour laisser une grande autonomie aux kunas , ce qui a été finalement formalisé en 1933 par un accord sur l’existence et l’autonomie de la commarca Kuna Yala .

 

Samedi 20 février,toujours Playon chico

 

Arekin est venu nous chercher comme convenu à 9 h pour aller sur le rio . Nous partons dans l’annexe d’Amaleo dotée d’un moteur plus puissant que la notre ; nous coupons le cap juste à l’est du mouillage par une passe dans la mangrove puis contournons une caye avant d’entrer dans le rio chico . Il est très étroit et fait des méandres dans la forêt peu cultivée , il est vite encombré de troncs d’arbre et nous continuons à la pagaie jusqu’à un débarcadère ou il y a déjà 3 ulus . De là nous prenons un chemin bien tracé qui va vers le rio grande ; c’est la foret secondaire avec de temps à autres des plantations plus ou moins abandonnées. Sur la colline des ignames, dans la vallée des bananes mais aussi quelques caféiers qui ont à la fois des graines mures et des fleurs. Arekin nous donne des explications sur les arbres et les fruits utiles ;il a une finca à 2 heures de marche ou il y a des agrumes . Mais ce n’est pas la saison des fruits qui selon lui est le mois de mai ( d’autres disent avril ) , à la saison des pluies .

Au début du sentier il y beaucoup de trous de crabes bleus ; à la saison des pluies ils sont assez gros pour être mangés. Il nous explique quelques trucs pour se protéger des esprits mauvais : faire de petites croix en roseaux et les planter autour de la maison, jeter en l’air une fibre de roseau prélablement roulée  : le bruit effraye les mauvais esprits En une demie heure nous arrivons au bord du rio grande , effectivement assez grand . Des kunas y font une halte pour se baigner en revenant des champs. C’est une très belle promenade , avec une flore variée et beaucoup de papillons.

A 14 H 30 nous allons à terre pour la représentation , qui commence vers 15 h 30 , presque à l’heure dite , sur le terrain de basket. Elle montre la répression de la culture kuna par les policiers panaméens ; un commentateur explique en espagnol et en kuna l’histoire , mais la sono n’est pas idéale et il est difficile de comprendre ; il semble bien qu’il explique en détail les prises de positions des différents sahilas et de leurs iles . La représentation est pour nous un peu lente surtout les discussions entre les sahilas , mais cela doit etre un peu humoristique car les spectateurs rient souvent ; Nous apprécions particulièrement le passage sur la chicha fuerte qui en montre le déroulement complet . Les spectateurs vibrent surtout quand les policiers enlèvent aux femmes leur costumes traditionnels.

Le programme pour demain parait clair : représentation à 7 h , 11 h et 15 h

 

Dimanche

 

Evidement le programme ne s’est pas déroulé exactement comme nous l’avions compris .Vu l’heure, nous avons sauté la séance de 7 h , et vers 9 h 30 j’étais avec Claude sur Amaleo pour réparer notre micro de VHF quand nous avons vu toute une troupe sur le pont , habillée de rouge . Nous avons sauté dans nos annexes  pour aller voir : heureusement car c’était la grande révolte et la tuerie des policiers panaméens : beau spectacle d(une quarantaine de jeunes , voire très jeunes qui mimaient très convaincus l’attaque . Ils menaçaient les spectateurs de leur fusil de bois  en criant ouaga ( étranger ) ; Nous leur répondions «  anaî » ( ami ) ou «  an duele » ( nous sommes kunas) ce qui faisait rire tout le monde.

Le spectacle fini , on nous a dit que le suivant était à 11 h, mais ensuite en rencontrant l’un des acteurs les plus convaincus il nous a dit que cela avait lieu à 13 h . Nous sommes donc rentrés déjeuner , pour revenir vers 13 h, mais le spectacle avait déjà eu lieu vers 12 h ; le prochain était à 15 H . Effectivement à 15 h un spectacle a commencé , mais au début il s’agissait plutot d’exercices pseudo militaires pour les très jeunes ( à partir de 3 ans ) , puis il y a eu une nouvelle attaque de la rébellion, toujours aussi impressionnante. Un de nos voisins nous a raconté que son grand pére avait été un policier kuna au moment de l’attaque ; heureusement il dormait chez lui et a pu ensuite rejoindre les rebelles. L’attaque principale aurait eu lieu à Playa chicon , aidé par quelques unes des iles  voisines pendant que beaucoup de policiers étaient partis danser à Tupile. Le village d’Aligandi , village de Colman le chef de la rébellion, n’avait pas osé venir car il devait passer devant Tupile , par contre les gens d’Ustupu eux étaient venus : c’est drôle de voir ainsi surgir les rivalités entre villages.

Puis un autre monsieur est venu causer : c’était le botanico ( guérisseur du village ) Nous lui avons posé des questions et il nous a emmené chez lui pour nous montrer comment préparer les plantes : il faut non seulement les cueillir , mais aussi chanter pour leur demander de bien vouloir faire ce que pourquoi dieu les avait crées . Nous sommes invités à revenir chez lui demain pour d’autres explications ; il était content de trouver un auditoire , car il n’a qu’un seul éleve pour transmettre ses connaissances ; les traditions se perdent malgré la révolution de 1925.

              

 Lundi 22 fevrier

Après beaucoup d’aller et  retour , nous avons encore assisté, une nouvelle fois, a une scéne de la révolution : le massacre des policiers et des étrangers ; Puis dans l’après midi la famille d’Arekin est venu se faire photographier au bateau et évidemment AM a encore acheté un mola. Le soir nous avons eu tout un spectacle : des danses kunas traditionnelles , mais aussi des sketchs sur la révolution et la vie kuna et même un drame ballet sur une musique péruvienne : entre les scènes deux kunas( sexe indéterminé , mais habillés en filles ) dansaient lascivement.

Les gens riaient ; nous on ne comprenait rien et nous sommes donc partis avant la fin.

 

Mardi 23 fevrier

Après deux aller et retour pour cause de changement d’horaire , nous avons fini par assister à la chicha fuerte . C’était une vrai chicha fuerte pour la puberté de deux jeunes filles . Le dueno de la fete ( père de l’une des jeunes filles et financier de la fête nous a donné l’autorisation de filmer moyennant une contribution pour acheter des cigarettes et la promesse de lui envoyer les photos à notre retour en France. Avec 2 fois 5 usd , il a été très content et n’a cessé au cours de la fete de nous faire prendre des photos ; Même les sahilas ont demandé à etre photographier . Après le début traditionnel, la chicha a commencé à être distribuée très généreusement y compris aux femmes , puis le rhum ; les sahilas n’ont bu que du rhum ; au bout d’une heure les premières personnes ,un peu dans les vaps ont commencés à etre évacuées. Puis les jeunes filles sont arrivées encadrés par des danseurs , elles ont été installées dans la case derrière un voile blanc et servaient à boire aux jeunes garçons .  Elles se sont ensuite retirées ; le kantur(dirigeant de la Fête) et un assistant ont commencé à chanter dans l’indifférence la plus totale ;  ils chantaient pourtant pour que les esprits leur disent quelle devait etre le nom kuna des jeunes filles. Les gens buvaient de plus en plus de rhum et devenaient de plus en plus ivres , alors nous sommes partis. Mais quelle belle fete , ou les locaux étaient  contents de notre présence et venaient discuter et nous expliquer un peu ce qui se passait.( nous n’étions que 4 étrangers)

 

Mercredi mouillage de Tigre

 

Surprise ce matin , le vent venait du sud , des montagnes donc et l’air était très clair. Pour profiter de la petite brise nous sommes partis dès 8 h, en alternant voile et moteur selon les dévents de la côte . Nous avons profité de la mer plate pour naviguer au ras de la cote , qui est très belle . Au passage de Playa grande , petit village , il a fallu passer à 50 m de la pointe de sable pour éviter les platières qui semblaient s’étendre loin au large , nous avions encore 4 m d’eau , mais s’il y avait eu de la houle du large nous aurions sûrement hésiter à passer . Après nous avons viré les culebra rocks bien visibles et passé à terre ,près du sec de la pointe suivante . Ensuite nous sommes passés entre Ticantiqui et la cote, et sommes arrivés à Tigre vers midi ; Il y avait déjà de nombreux bateaux au mouillage ( 21 en tout ,essentiellement des américains); nous nous sommes mouillés en deuxième file derrière Lotus bleu , pendant qu’Amaleo préférait aller mouiller au sud des cayes , plus loin vers la cote .  Après déjeuner , lotus bleu et amaleo sont venus discuter un peu et nous ne sommes descendus à terre que vers 16 h pour apprendre qu’il y avait une réunion d’information pour les voiliers a la case du congresso : un spectacle de danse à 18 h 30 ; Nous sommes donc allés vite diner avec lotus bleu au restaurant , ou il y avait pas mal de monde , puis sommes allés au spectacle : très bien .

 

Jeudi 25 février   mouillage de Tigre

 

Réveil à l’aube ce matin, puisque les spectacles commençaient à 7 h 30. Et ils ont commencer presque à l’heure . Au début il y a eu des danses assez variées bien qu’elle se ressemblent un peu toutes , avec un pas de base et des mélodies très répétitives jouées uniquement par  des flutes accompagnées de maracas  ( leurs flutes ,style flutes de Pan ont peu de notes) . Puis il y a eu la mise en scéne de la révolution , avec surtout la répression de la culture kuna (voir récit précédent) ; dans la rue qui venait à la place ou avait lieu le spectacle, il y avait des petits abris avec des représentations de scènes de la vie kuna : les policiers panaméens venaient empêcher les kunas de vivre leur vie et les menaient en prison en les frappant( avec des armes de mouss), alors que la femme pleurait  et s’accrochait à son homme. C’était un peu répétitif , car il y a eu ainsi une dizaine d’arrestation mais parmi les spectatrices kunas , certaines avaient la larme à l’œil d’émotion : le spectacle n’était pas seulement pour les touristes.  La révolution a ensuite été vite menée : deux policiers ont été tués et tous les acteurs ont été saluer les sahilas puis les spectateurs .

 Nous avons été ensuite invités à entrer dans la case de la chicha , pour assister à la cérémonie   de jeune fille d’une jeune kuna ,et là ,ce n’était plus du théâtre !. Nous avons donc assisté à tout le cérémonial du début jusqu’à ce que nous puissions nous mettre dans la file des femmes pour AM et Denise, des hommes pour JL et moi pour aller boire de la chicha offerte par 2 « officiants »à chaque personne se présentant .L’ambiance était moins festive qu’à Playa chicon et plus «  religieuse «  et les photos étaient interdites .

Nous sommes rentrés au bateau vers 14 h , après le repas longue baignade et discussion avec Lotus bleu ou nous retournons ce soir pour l’apéro.

 

Vendredi 26 février mouillage de Banerdup pipi

N 9 29  W  78 40 3

 

La nuit a été mouvementée , vers 23 h il y a eu un violent orage avec des trombes d’eau et un fort coup de vent qui a fait dérapé lotus bleu qui nous a touché sans dégât heureusement ( un chandelier plié pour lui ) . D’autres bateaux ont du également déraper.

Cependant à 8 H 45 nous sommes partis sous un temps à grains , d’abord pour Nargana pour y faire des courses alimentaires et de l’eau ( nous avons même trouvé du rhum Abuelo )  , puis nous avons été mouiller à Banerdup pipi, ou nous ( Amaleo et nous ) avons retrouvé lotus bleu ; nous avions promis un mouillage presque solitaire : 3 autres bateaux y étaient , et 4 autres bateaux sont arrivés après nous ; heureusement il y a de la place .  

Malgré un temps maussade nous avons fait un snorkel dans la passe. (un vrai requin , un requin nourrice et des raies ).

Nous avons été prendre un thé sur Amaleo ; il faisait tellement frais après le snorkel que tout le monde a préféré une boisson chaude à de la bière !

 

Samedi 27  même mouillage

 

La journée a été pluvieuse ; Le matin nous avons quand même pu faire du snorkel, et nous avons vu beaucoup de petites langoustes . Elles n’y sont pas restées longtemps, car des pêcheurs kunas sont passés après nous et quand ils sont venus nous en vendre ils en avaient plus d’une quinzaine .

Il a plu tout l’après midi avec un orage sur la terre. Lotus bleu est venu au bateau pour essayer de m’installer le logiciel dIiridium mais ce n’a pas marché ; A la tombée de la nuit nous avons essuyé une attaque des chitras ( iens iens ) enrayée par une pulvérisation massive d’insecticide , bonne soirée quand même.  ( le vent est quasi nul )

 

Dimanche 28 même mouillage

 

Sans faire beau, il a fait meilleur : un peu de vent et peu de pluie. Nous avons pu faire nos deux snorkels, la passe du sud du reef est très bien, mais elle semble difficile à prendre en bateau .

 

Lundi 1 mars mouillage d’Acuadup

N 9 27 2  W 78059 9

 

Après avoir dit au revoir à Amaleo et Lotus bleu , nous sommes partis pour Acuadup , un village que nous ne connaissions pas encore au fond du golfe de Porvenir . Nous sommes passés par la passe du snorkel , finalement très bien visible en bateau surtout avec les vagues de face et le soleil ( pâle ) dans le dos . Après 24 miles d’une navigation vent de travers             avec un vent force 3 , d’un peu moins de 4 heures , nous avons mouillé au sud de l’ile .

Nous avons été accueilli par Luis Antonio , jeune garçon qui parle très bien espagnol . Son père , un américain de Floride tient l’hôtel de Porvenir . Il nous a promené dans le village , très joli : c’est un village ou les cases sont largement espacées et ou il y a beaucoup d’arbres.

Contrairement aux autres,  peu d’enfants  jouent dans l’eau ou dans les rues . Il comporte 40 familles, soit environ 500 personnes ! Il n’a pas encore l’eau courante, mais a  une école.     Si le sahila est d’accord nous irons demain nous promener sur le continent avec Luis Antonio ; l’eau n’est pas très claire et n’incite pas au snorkel , cependant nous avons pu acheter des langoustes , je me demande comment ils ont pu voir les bêtes .

NB nous avons pu acheter du pain, il y a au moins deux boulangers.

 

Mardi 2 mars mouillage de Tupsuit dumat

 

Ce matin à 9 h , nous avons vu partir Luis Antonio en ulu vers la rivière ; nous en avons conclu que le sahila n’avait pas été d’acord pour que nous y allions ; nous sommes donc partis vers Tupsuit. Le mouillage était occupé par 7 bateaux italiens qui étaient partis faire une excursion à Cargandi , comme nous l’avions appris à la vhf ,( en principe nous écoutons un peu la vhf pour pouvoir éviter ces rassemblements , nous sommes ici pour voir des locaux et non d’autres voiliers ! ) mais nous voulions dire au revoir a notre ami Bredio . Comme il était parti faire un ulu dans la montagne , nous nous sommes promenés seuls dans les chemins du rio torti . En retour nous avons croisé Bredio qui partait faire la corvée d’eau , il viendra nous voir dans la soirée . Il est effectivement venu nous voir avec Sipu sa femme et son fils charly ; sa femme est enceinte et ils avaient pensé à nous comme parrains , mais nous lui avons dit que nous ne reviendrons pas en voilier mais peut etre par avion si il y avait des cabanas ; Il nous a dit que c’était un de ces projets , peut etre pourrons nous le revoir.

Il a ramassé quelques canettes de biere , il les vend aux colombiens 15 centavos la livre ( une cinquantaine de canettes )  .  

 

Mercredi 3 mars mouillage de cayo limones ouest

N 9 32 7  W 78 53 9

 

Lotus bleu et Amaleo étant à ce mouillage , nous avons décidé d’y aller ; nous ne le  connaissions pas . Nous avons cheminé avec un vent faible mais sous voile pour arriver vers midi.( 3 h pour 10 miles , nous sommes passés entre Ubican et Nupnu , passe facile malgré l’absence de soleil )   Nous avons pris le café sur Amaleo et pris l’apéro sur Luliberine , et entre temps nous avons été plongé sur la barrière : il y a de très beaux coraux cornes de cerfs et d’élans , des poissons mais les fonds sont profonds ( 10 m )et les poissons farouches. Nous avons cependant vu 2 platax par 2 m de fond , et peu farouches .

Il y avait vraiment peu d’eau devant l’hotel de Tiadup : 2 m peut etre et les quillards restent dans l’antichambre qui est un peu rouleuse.   

 

Jeudi 4 mars  mouillage de Wichabuela

 

Nous sommes passés par Porvenir pour obtenir le Zarpe qui nous donne le droit d’aller jusqu’à Boca del toro . ( cout 13 USD ) ; nous avons été voir le musée kuna qui est maintenant bien arrangé et acheté un petit livre sur les coutumes kuna ( je vais le traduire ) ; nous avons été aussi au restaurant pour y manger du poulet , la première viande depuis 10 semaines ! 

Ensuite nous avons été mouillé à Wichabuela , mieux protégé de la houle . Le vent souffle assez fort et il y a de fortes averses , décidément le temps est maussade cette année.

 

Vendredi 5 mars mouillage de Chichime

 

C’est notre dernier jour en Kuna Yala , le temps est passé trop vite, et nous partons sans etre lassé de ce pays attachant. .

 

La nuit a été un peu difficile. Au moment de fermer la lumière , AM a jeté un coup d’œil par le hublot et a vu que l’on avait dérapé malgré plusieurs heures ou l’ancre avait bien croché et 35 m de chaine par 10 m de fond , mais le fond était en pente assez forte et quand nous avons constaté le dérapage ils étaient de 25 m ; il a donc fallu remouiller dans l obscurité presque totale ; seul point de repère des bateaux au loin et le bateau voisin ;  puis on a attendu un certain temps en surveillent le GPS pour voir si le mouillage tenait bien ; la nuit a été courte .

( le vent soufflait à plus de 20 nœuds )

Ce matin le vent avait un peu baissé et nous sommes partis sous voile, vers Chichime , les dernière cayes avant le départ vers l’ouest.

Après 1 h de navigation agréable , nous avons mouillé sous l’ile principale à l’extérieur du lagon , pour éviter le vent ; il y a une petite place pour 2 ou 3 bateaux , sans vent mais avec une légère houle qui contourne les ilots ; nous avons profité d’un rayon de soleil pour faire le tour de l’ile à pied , les cocoteraies ne sont plus très entretenues et les gens vivent du tourisme : il y a divers bateaux charters qui viennent , une espèce de cabanas ( hotel très  rustique ) et toutes les cases vendent des molas.

Puis nous avons fait un peu de snorkel a l’entrée de la passe, mais il y avait peu de poissons et l’eau n’était pas claire.

Après le déjeuner , le bateau roulait un peu et il faisait chaud ; nous avons décidé d’aller mouiller dans le lagon , très ventilé lui. Il y avait 15 bateaux mouillés , mais nous avons trouvé une bonne place en mouillant tout au bout sous la platière ; il y a un petit clapot pas génant et c’est bien ventilé. Nous avons fait quelques réparations et rangements,  vidé les bidons d’eau dans l’un des réservoirs pour pouvoir bénéficier des pluies éventuelles,car le temps est redevenu maussade et gris sombre.

 

 C’est la fin de ce bulletin qui sera envoyé dés que l on trouvera un internet , ce qui peut prendre un certain temps , car les prochaines étapes ne paraissent pas beaucoup plus «  civilisées » ; faudra t il attendre Colon ? 

 

 

Déroulement d une chicha fuerte  ( tigre et playon chico )

 

Le dueno est le père de la jeune fille à qui on coupe les cheveux pour son passage à l’état de femme . C’est lui le financier, mais l’animateur est le kandur. Après avoir fait préparer le jus en fermentation depuis une dizaine de jours, puis jugé que la chicha avait bien fermentée , c’est lui qui va diriger la cérémonie.

Il est assis , entouré de ses assistants sur des petits bancs , et attend en fumant la pipe devant des feux de cacao ( pour chasser les mauvais esprits ) ; devant eux deux hommes avec des colliers d’os de pélican  fument des «  cigares «  de  feuilles de tabac et  de temps à autre soufflent  la fumée sur le visage du kandur et des assistants ; puis des anciens ( ou plus jeunes ) vont chercher des coupes de chicha ( calebasses) et les amènent en dansant ils vont devant le kandur ; les 2 hommes aux colliers dansent et se rassoient , les anciens repartent et reviennent et ça recommence ; après 4 ou 5 aller et retour , ils offrent les tasses , les kandurs se lèvent , saluent le dueno et l’assemblée : «  itomalendo « (équivalent de tchin) , boivent toute la tasse ; les anciens repartent . Pendant ce temps du coté des femmes la même scène se reproduit. Elle se reproduit encore plusieurs fois , entrecoupée une ou deux fois quand les kandurs avec le même cérémonial vont faire boire la famille du dueno,  puis, enfin, toute l’assemblée a le droit de boire ; les femmes d’abord , puis les hommes font la queue pour avoir leur tasse de chicha ; ensuite c’est plus confus ; des petits groupes font boire de la chicha à d’autres groupes avec un cérémonial un peu allége , mais toujours en offrant la tasse en dansant d’un pied sur l’autre et en criant on on  on . Le grand jeu semble de saouler les kandurs Quelques temps après,  le rhum arrive ,du coté des hommes qui boivent alternativement chicha et rhum. Là nous partons car certains kunas commencent à tituber et les rires, coté femmes , se font aigus.

 

Evolution des san blas

 

Depuis 4 ans, les choses évoluent lentement.  Plus de villages ont l’électricité ; le gouvernement a fait installer des panneaux solaires individuels ; il commence à y avoir des télévisions ; le téléphone cellulaire est largement répandu et le téléphone public n’est plus le dernier endroit ou les femmes causent ; les maisons en ciment sont plus nombreuses, les femmes parlent assez souvent espagnol et pratiquement tous les villages ont un aqueduc amenant l’eau des montagnes.  .

Mais il nous semble que l’esprit kuna résiste encore bien

Le rythme de vie très lent continue ; les enfants parlent kuna , les hommes vont sur la terre ferme «   al monte »  pour ramener quelques régimes de bananes ou des branches pour le feu, en prenant leur matinée Les gens se réunissent toujours dans la case du congresso ou se décide la vie du village en particulier les travaux collectifs  Il nous semble que l’économie se base de plus en plus sur le retour d’argent des émigrés à Panama ; mais souvent ceux-ci reviennent au pays après avoir gagné assez d’argent : le rythme kuna est moins stressant que le moderne .

Il reste encore de belles années pour découvrir ce peuple attachant qui tente une évolution maitrisée dans la mondialisation.

 

 « NUEDI  DULE , AN DULE » (  merci aux kunas , je suis kuna )  


nb il manque 6 jours au n 1 on va essayer de les retrouver            -

 

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