le titre du précedent article était un peu en avance
c est seulement dans cet article que nous explorons le sud des san blas
Les îles colombiennes pres de Carthagéne, du 5 au 10 janvier
Après une semaine de ville, nous avons retrouvé avec plaisir l’eau claire des îles. Notre première étape a été les îles Rosario qui se trouvent à 10 miles au sud de la sortie de la baie de Carthagène. Ce sont des îles coralliennes qui forment une chaîne de 5 miles de long, globalement orientées est ouest. Elles sont entourées d’îlots et de récifs. Heureusement nous avions acheté une carte détaillée, car les cartes générales sont insuffisantes pour naviguer dans ces eaux d’autant que les patates de corail ne sont guères visibles avec leur sommet souvent à 1 m sous l’eau. Il y a cependant des perches un peu partout, et les entrées de lagon ont des portes signalées par une paire de poteaux, l’un rouge et l’autre vert comme il se doit ; ces poteaux ne figurent que partiellement sur la carte de détail, carte qu’il faut interpréter car les affleurants sont indiqués comme des îles par un trait noir, et les patates par une croix.
Au départ, nous voulions aller dans le lagon nord de lsla grande, mais comme il y avait un bon vent (25 nœuds) et une grosse houle, nous avons choisi d’aller sur la coté sud mieux protégée. Nous avons été au mouillage principal entre isla grande et isla marina, en prenant un chemin de traverse, empruntée à toute vitesse par beaucoup de gros bateaux moteurs, et en essayant de suivre les reefs de la carte ; nous avons passé une demie heure désagréable en voyant défiler sous le bateau de nombreuses patates : heureusement que nous avons une dérive relevable. Au mouillage il y avait deux autres voiliers. Mais ces îles, appelles réserves, sont occupées par des villas et des hôtels, pour les week ends des Carthagénois, et sont toutes privées. Il y a beaucoup de bateaux à moteur sillonnant les eaux. Le lendemain nous avons été visiter l’aquarium en allant mouiller dans le lagon au nord de l’île Panda ; il faut passer par une porte étroite (20 M) pour aller dans ce lagon profond (15 m), seulement protégé du large par un reef sous marin avec 50 cm d’eau au dessus ; heureusement que le vent était calme et la mer aussi. L’aquarium, installé directement dans les eaux du lagon est petit mais bien fait et intéressant ; il y avait beaucoup de visiteurs venus dans des barques du continent. Nous avons passé la nuit dans ce mouillage et comme le vent s’est un peu levé, il y a eu pas mal de clapot ; le snorkeleing dans le reef était sans intérêt .Le cadre est très plaisant avec ces tous petits îlots comportant quelquefois une maison , quelques fleurs ,une eau bleu vert et un mouillage ou nous étions tout à fait solitaires Le lendemain nous sommes retournés à notre premier mouillage pour faire du tuba sur les patates de corail autour de la porte d’entrée ; le corail est beau, mais il y peu de poissons, surtout pour une réserve. Le lendemain nous sommes repartis pour la baie Cholon, juste en face sur le continent. Dans un récit, elle était signalée comme intéressante. ; En fait elle est superbe. C’est une très grande lagune avec des fonds d’environ 4m, entourée de mangroves avec beaucoup de petites îles ; pas trop de maisons ou de bateaux moteurs, un grand calme, et pour couronner le tout, il y a à l’entrée une petite plage avec des restaurants de plage, des échoppes ou on fait frire du poisson. Beaucoup de bateaux viennent déposer des gens qui y passent la journée, dans une ambiance assez extraordinaire et populaire ; évidement nous y avons mangé, mais à l’ombre et pas comme beaucoup de Colombiens assis dans l’eau sur des fauteuils en plastique, autour d’une table, en plein soleil.
Le lendemain nous avons fait tranquillement les 25 miles qui nous séparaient des îles San Bernado. Ce sont aussi des îles coralliennes situées au sud des précédentes, sur un très vaste plateau avec des profondeurs d’eau moyenne de 2 à 3 m d’eau. Elles sont encore très peu habitées et nous avons passé une agréable après midi à regarder un magnifique gommier sur la plage et les envols d’oiseaux. Ces îles sont malgré la difficulté de navigation ( beaucoup de hauts fonds peu visible et aucun repère ) une bonne halte qui raccourcit sensiblement la route vers les San Blas et offrent un plan d’eau très bien abrité de la houle . Mais leur attrait reste limitée et le lendemain nous sommes repartis pour les San Blas.
Le sud des îles San Blas
jeudi 19 janvier 2006
Mouillage de Mamitupu
La traversée jusqu à l’île Pinos s’est passée sans problème. Au départ, nous voulions aller jusqu’à Puerto Obaldia, à la frontière de la Colombie, à la fois pour aller le plus au sud et aussi pour pouvoir faire les papiers d’entrée au Panama et des provisions. Mais la grosse houle nous a dissuadée d’y aller, ainsi que dans toutes les escales possibles plus au sud que l’île Pinos car elles étaient sur la carte peu protégées de la houle de Nord.
Nous sommes dons arrivés tranquillement à l’île Pinos avec un vent gentil (12 nœuds) après 130 miles de navigation et une nuit en mer. L’entrée dans le mouillage est facile et la houle s’est apaisée ; nous avons mouillé par 3m d’eau dans un décor de rêve .Sur tribord, l’île : une plage avec une cocoteraie et, derrière, une colline couverte de forets, devant nous, un peu plus, loin derrière un petit îlot de mangrove, le village composé de huttes en chaume, sur bâbord le lagon, bordée d’une mangrove et en arrière plan la montagne. Le bonheur. ! Nous sommes restés à ce mouillage deux jours, sous la tutelle de David, un jeune Kuna, qui nous a dit que le sahila interdisait toute visite de l’île non accompagnée .Il nous a emmené faire une promenade dans les champs sur le continent, puis au sommet de l’île ou nous aurions pu voir de belles grenouilles, mais la balade dans le foret était déjà super en elle -même. Le village est petit, (300 personnes) mais jolie ; les cases ne sont pas très serrées, avec des fleurs et même un peu de gazon le long des rues
Ne trouvant rien à manger sur l’île ni pain, ni fruits, nous sommes partis à Mulatupu, une île très peuplée (3000 habitants). Mulatupu n’était qu’à 4 miles de Pinos, avec une navigation pas trop difficile au milieu des brisants. Comme de coutume, nous sommes descendus à terre pour voir le Sahila ; nous avons demandé à un homme, Leone, où nous pouvions voir le chef. Il nous a emmené voir le chef, qui de son hamac nous a donné la permission de tout voir et d’aller ou l’on voulait. Leone nous a accompagné pour faire le tour des tiendas ( petites boutiques)à la recherche du pain et des fruits, mais après avoir fait toutes les tiendas du village, le bilan était mince : un peu d pain, des platanos et des bananes. Leone étant très gentil et voulant parler avec nous, nous lui avons demandé s’il souhaitait nous accompagner sur la rivière, le lendemain. Oui, évidemment. Le lendemain donc,, nous avons été visité le rio, jusqu’au cimetière, situé sur une petite colline d’où les esprits ont une très belle vue sur le village .Les cimetières kunas sont composés de cases sans mur, juste un toit de palmes donc, les morts étant enterrés dans la terre avec quelques instruments journaliers ; la famille veille plusieurs jours après l’enterrement vivant dans la case et recevant les amis. Leone a été se recueuillir sur la tombe de ses parents et d’enfants et de nièces ; si certains kunas vivent vieux, il y a pas mal de décès d’enfants et de personnes jeunes.
Puis nous sommes revenus à Pinos, ou nous avons aperçu un cata américain mouillé dans la baie d’avant nous .Il es parti peu après notre arrivée, nous avons fait un petit tour dans le village ; ce petit village est très propre avec des espaces engazonnés bien taillés et n’a pas l’air pauvre ; mais il n’y a aucune tienda, les gens doivent aller à Mulatupu. David nous a aperçu, il nous a rappelé que nous ne devions pas nous promener seuls ; alors nous sommes rentrés doucement au bateau, en discutant avec plusieurs personnes qui ne nous ont jamais parlé de cette interdiction. David veut sans doute garder de la clientèle. L’après midi nous avons fait un grand tour en annexe avec le nouveau moteur de 9 CV, il démarre en tirant à peine sur le lanceur, est silencieux et nous allons bien plus vite, à deux on déjauge facilement, mais si il y a un peu de clapot le bateau saute tellement que ce n’est pas supportable. Le planning est réservé au vent arrière ; Nous avons eu la chance de voir des aigles : un couple d’aigles pécheurs avec des taches jaunes sur les ailes, un aigle très grand avec un poitrail blanc et un autre.
Le dimanche nous sommes repartis de Pinos pour Ustupu. Le premier bord face au vent (force 4) et surtout à la mer assez grosse (2à 3 m de creux) a été difficile, après cela a été une gentille promenade derrière les récifs, jusqu’à Ustupu, la ville principale de la comarca : 8000 habitants. Mais elle reste essentiellement une ville de cases traditionnelles, avec un seul immeuble , une grande église, et quelques maisons en dur qui se fondent dans le paysage. Evidemment dés notre arrivée, un ulu est venu nous faire payer la taxe de port et nous inviter à venir voir le sahila à 14H. A 14H donc , nous avons vu un adjoint du sahila dans les bureaux de l’administration, il ne nous a pas adressé directement la parole et, par son traducteur,a dit que nous pouvions aller partout à condition d’être accompagné et en payant 10 USD ; Luis , le capitaine du port ( une jetée ) , nous a donc accompagné dans la visite de la ville et dans les tiendas ,à la recherche de fruits et de pain : nous avons seulement trouvé du pain .Il y a pas mal de tiendas ; elles ont toutes très peu de choses : quelques boites de conserves de thon ou de sauces tomates , des haricots américains ( sucrés ) , un peu de lait en poudre, un peu d’œufs .du lait en poudre…
L’après midi, nous sommes descendus à terre pour faire un tour de village et comme Luis était occupé, nous avons visité tous seuls. Le village est joli, avec en prime une grande lagune au milieu d’où partent des canaux allant à la mer ; des cases l’entourent avec beaucoup d’ulus. Ce coin est vraiment beau. Les gens sont agréables ; nous les saluons dans leur langue : nuedi, ( bonjour) ;ils sourient et nous répondent. Les enfants nous disent ola, como te llama( comment tu t’appelles) mais ne sont pas collants et ne réclament rien.
Le lendemain nous avons visité le rio, avec un ami de Luis, très agréable et parlant bien espagnol ; nous avons appris plus tard qu’il était juge ; le rio était tranquille et traversait une belle cocoteraie, puis nous avons fait une longue marche dans la forêt en coupant les méandres du rio devenu non navigable ; en dehors du paysage, un des plaisirs de la visite tait évidemment la discussion avec Arnulfo. Au retour nous avons été déjeuné au petit restaurant prés du dock, tenu par un ami de Luis que nous avons invité et qui nous a donné une leçon de Kuna. Il nous a appris qu’une chicha fuerte était prévue ; nous avions très envie d’y aller, alors on a essayé non pas de se faire inviter, pour ça c’était fait, mais de se faire confirmer l’invitation et surtout l’heure car elle était fluctuante, D’abord prévue cette après-midi, en retournant à terre, nous apprenons qu’elle est reportée à demain ; de plus comme c’est la communauté voisine qui l’organise nous devons payer 5 USD chacun .
Le lendemain , petite tournée des tiendas , toujours aussi vides , et déjeuner au resto , toujours avec Luis ; cette fois rendez vous ce soir à 20H au quai . Nous débarquons à l’heure dite : surprise, Luis est là et la fête a bien lieu , nous le suivons .Ci après extrait du journal de bord sur la fête
Après le repas, nous descendons ; je traînais un peu des pieds, vu le temps et échaudée par les retards précédents .Le village était très sombre (il n’y a pas d’électricité) et nous n’entendions aucun bruit Bonne surprise, Louis nous attendait bien, avec un ami et nous l’avons suivi à la lueur de nos lampes de poche. D’autres personnes prenaient le même chemin et, au fur et à mesure, le bruit de la fête augmentait .Nous sommes arrivés à la grande case des fêtes ; une foule dense l’entourait, hommes, femmes et enfants rassemblés .Louis, à grand peine, nous a fait entrer dans la salle, surtout remplie d’hommes ,une bonne centaine ;certains étaient vêtus de façon traditionnel :pantalon noir ,chemise à manches longues colorées (rouge, verte, bleu vif ) ,la plupart étaient en jean mais tous portent une casquette ,sauf les chefs coiffés ,eux, d’un feutre noir ou pour les plus âgés d’un panama de paille blanc. Et là, quel spectacle ! Un groupe d’hommes , une dizaine , entourait un ulu,rempli de chicha ; ils chantonnaient ,puis buvaient de la chicha dans une coupelle minuscules ; en même temps,ils fumaient une sorte de tige de canne à sucre , en soufflaient la fumée au visage d’un assistant qui buvait à son tour de la chicha dans une calebasse ; 4ou 5 hommes dansaient autour , au son unique de colliers d’os d’oiseaux pendant que d’autres jeunes ou vieux venaient remplir des calebasses de chicha , couraient à l’autre bout de la salle ,au milieu de la foule , pour faire boire les assistants en criant « lo gaste »( santé) . Tout le monde avait le sourire, échangeait avec nous quelques mots ….Louis, au bout d’un moment, nous a emmené au milieu de la salle, sur le trajet des porteurs de chicha et nous avons eu droit à notre calebasse de chicha ; ce n’est pas mauvais du tout, alcoolisé mais pas trop, légèrement parfumé, un peu une sangria sans fruit… Puis se fut le tour des femmes , qui jusqu’alors , bien que présentes , n’avaient pas bu Les hommes se sont assis tout autour de la salle .Elles sont entrées en long cortège , plus d’une centaine de femmes ,dansant et chantant au son de très petits harmonicas , vêtues de leur costume si coloré, ornées de bijoux d’or , leur foulard rouge illuminant la scène ; un groupe d’entre elles a entouré le ulu de chicha et la cérémonie s’est renouvelée pour les femmes cette fois ci , au milieu des chants et des rires ; l’ambiance commençait à monter …des hommes ayant bien arrosés déjà la soirée . Les yeux remplis de toutes ces couleurs, nous sommes rentrés au bateau ; une soirée inoubliable !
Mais il est temps de repartir, pour vérifier ou se trouve l’aéroport ou doivent arriver les Blin . Nous disons au revoir à Luis et partons .La distance n’est pas longue, mais elle est difficile : il y a une forte houle, un peu de vent (15 noeuds) et il y a des brisants un peu partout, de loin difficile de distinguer des gros moutons de grosses vagues normales, des brisants avec des secs dessous. Heureusement quand on s’approche, cela est évident. Nous slalomons donc autour des secs , avec l’aide des cartes du guide , très précis et nous mouillons au bout de 3H à Mamitupu, sous une île à cocotiers , avec des secs tout autour de nous , et la montagne en arrière plan : c’est beau.
Un ulu arrive ; c’est Pablo qui est guide : il parle espagnol , anglais et se propose de nous emmener voir le sahila et le congresso pour paye la taxe de séjour.
Donc dans l’après midi nous le retrouvons et allons saluer le chef, payer la taxe (5 USD) et faire quelques courses et, là, miracle nous trouvons du pain. Il y a une chicha partie dimanche et nous y sommes invités.
Le lendemain , Pablo nous enmène visiter les champs.
La cocoteraie est belle, mais n’est pas très bien entretenue, faute de main d’œuvre ; nous avons compté une cinquantaine d’ulus, donc cinquante personnes aux champs ce matin, pour un village de 1000 habitants (hors enfants). Selon Pablo, avant quand le village était au bord du rio, il n’y avait que 600 habitants, mais les champs étaient propres ; puis il y a 70 ans une crue du rio a tout emporté et le chef a décidé de venir installer le village sur l’île, avec comme avantage supplémentaire l’absence de moustiques et donc de malaria.
Pablo a beaucoup de terrains hérités de son grand père, il doit donner une partie de la récolte à ses sœurs et à sa mère. Le rio est très large, et navigable, mais l’entrée est périlleuse à cause des vagues (elle est peut être aussi interdite aux étrangers), le cimetière est comme d’habitude, très bien situé. Le règlement du village prévoit que la famille de la personne décédée doit rester après l’ enterrement 3 mois sur place (sauf pour dormir) et donner à manger à tous ceux qui viennent les voir; elle est défrayée de 50 USD, ce qui est insuffisant. Pablo nous offre une noix de coco : il faut prendre celles qui commencent à germer , il n’y a plus d’eau dedans ; il nous offre aussi un bout de canne à sucre ,( bonne sucette )et des fruits sans grand goût dont les enfants raffolent et dont on peut faire une infusion .
Cette après midi, il y a réunion du congresso et presque tout le village doit y être, car on ne voit presque plus personne. Il y a deux réunions par semaine obligatoire : le mercredi et le samedi, les autres jours il est facultatif de venir entendre la parole de dieu (je ne sais pas ce que cela veut dire, d’autant qu’il y a une église baptiste, qui est la seule église à avoir réussi a s’implanter dans le secteur, ce qua nous comprenons difficilement pour une région réputée traditionnelle, mais il est difficile de poser des questions sur le sujet et surtout d’insister)
Dimanche
Et une nouvelle chicha party, encore un peu différente de la précédente. Il semble que ces fêtes sont célébrées uniquement pour marquer la date de la puberté des jeunes filles
Nous avions rendez vous avec Pablo et sa femme à 8H 30 pour la leçon de cuisine mais la femme de Pablo, comme beaucoup d’autres, avait réquisitionnée par le chef pour faire la cuisine de la chicha. Donc nous avons été directement à la fête, avec Pablo et aussi 2 jeunes allemands qui venaient d’arriver par l’avion .Cette fois nous étions au début de la cérémonie qui a commencé par un défilé dans le village du Kandur et de ses aides, le cou orné de colliers en os de pélican. Le kandur est le chef de cérémonie de la chicha (et pas le père de la jeune fille qui devient femme) ; c’est lui le chef du jour et le sahila a quitté son hamac. Dans la salle de la chicha (ou sont déjà les jarres de chicha qui finissent de fermenter °), les hommes tressent le hamac du kandur, tout en dansant (sautillant sur place, en poussant des cris), en buvant de la chicha et aussi en fumant (du tabac dans des pipes en bambous). D’autres hommes, les chimicos, goûtent la chicha des différentes jarres et harmonisent les goûts et les forces. Tout autour, femmes et enfants regardent, et soutiennent quand de besoin, les hommes qui ont commencé à devenir un peu ivres. Puis à un moment, il y a une distribution de palmes et les femmes vont chercher auprès de sous-chefs du poisson séché qu’elles emportent dans leur case. Pablo était perturbé par l’absence de sa femme qui vivait sa vie à la cantina et qui, nous dit il , assez vexé, était complètement borracha (bourrée) ; il nous fait donc repartir après deux heures de spectacle pour aller chez lui, faire la cuisine pour les 2 allemands. Nous sommes retournés voir la suite. Quand nous sommes arrivés toutes les femmes entraient en dansant avec des harmonicas et des flûtes à bec, mais sans en jouer juste pour faire du bruit, elles dansaient et semblaient beaucoup s’amuser. Toute cette ambiance était vraiment sympa, et nous étions manifestement les bienvenus : les petits garçons et petites filles venaient nous toucher et nous saluer, seuls quelques bébés pleuraient en nous voyant (ils doivent nous trouver beaucoup trop blancs !). Pas mal d’hommes sont venus nous saluer et dire qu’ils étaient contents de nous monter leurs traditions, certains s’excusant du nombre de gens ivres. J’ai goûté la chicha, un peu acidulée cette fois et pas très bonne. Demain avec un peu d chance, nous verrons la cérémonie finale ou l’on coupe les cheveux de la jeune femme et ou elle reçoit en plus de son prénom de naissance son nom kuna Peut être ,nous enseignerons la cuisine à la femme de Pablo, qui devrait être dégrisée.
Lundi matin, à 6H 30 nous sommes à l’aéroport et au deuxième avion, les Blin arrivent ; à peine arrivés au bateau, les dauphins viennent les saluer. Puis Nous allons au village voir la fin de la chicha partie. Tous les hommes ne sont pas encore complètement saouls, et Les Kandurs se balancent doucement dans un hamac (à deux dans le même) en chantonnant tout en fumant et en agitant mollement des maracas. Les femmes, elles, sous un auvent, coupent les cheveux de la jeune fille, dont la mère tout émue est en pleurs. Puis nous rentrons au bateau pour déjeuner. L’après midi nouveau tour de village et achats de molas (peu, car les prix sont élevés), de savon de coco (spécialité locale) et d’un collier en or par Jocelyne, que le joaillier ajuste sur son établi sous nos yeux.
Nous disons au revoir à Pablo, demain nous partons pour Aligandi.