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28 juin 2007 4 28 /06 /juin /2007 12:37

suite et fin de notre sejour aux san blas en 2006

Bulletin n 5  -les San Blas du 23 janvier au 6 mars 2006

 

De Mamitupu à Porvenir avec Michel et Jocelyne Blin

 

A 7 h , Jocelyne et  Michel atterrissaient ,tout de suite mis dans l’ambiance des San Blas : « aéroport » minuscule , 5 minutes à pied sur un sentier au milieu des cocotiers , 2 minutes en annexe, salués par les dauphins et ils  étaient à bord de Luliberine , face au village de Mamitupu

 

Petit déjeuner, premier bain et nous voilà descendus au village pour assister à la suite de la fête : la coupe des cheveux de la jeune fille .Les femmes ,toutes en costume bien sur , sont réunis dans une petite case attenante à la salle de la chicha .Elles entourent la jeune fille et sa mère,assises sur le sol ; la mère se lamente et pleure soutenue par 2 femmes tandis qu’une ancienne du village coupe à grands coups  de ciseau les cheveux de la jeune fille ,silencieuse et figée .Les femmes tapent des mains ,dansent sur place et très vite viennent nous offrir de la chicha dans une calebasse ( heureusement pas trop grande) ;il convient de la boire cul sec ,tout en dansant sur place comme elles ;j’ai réussi à finir la deuxième sous les applaudissements des femmes ,ravies .  Dans la salle de la chicha, il reste des hommes plus ou moins en état, mais très chaleureux pour l’accueil. Dans le hamac, le kandur et son assistant se balancent en fumant, agitant des maracas et chantonnant.

 

En parcourant le village, Jocelyne s’est laissée tenter par son 1° mola et un petit collier d’or fait à la main dans une feuille d’or par le joaillier » local. L’après midi a été consacrée à une leçon de cuisine française, à bord du bateau, à la femme de Pablo : des crêpes, le seul plat que nous puisions faire avec ce que nous trouvons ici (farine, lait, œufs) !

 

Le lendemain, nous avons commencé notre périple vers l’ouest allant d’îles en îles, de mouillages  en mouillages. Ici, les îles sont situées près de la côte dont elles sont séparées par un semis de pâté de corail et ne sont pas protégées par un reef extérieur .Chaque a son village : Achutupu, Alitupi,Tupile… tous villages très traditionnels, des cases , très peu de maisons en dur , pas d’électricité , quelquefois une cabine téléphonique ou les dames ,en bavardant ,attendaient qu’une ligne s’établisse ; par contre il y a de l’eau douce venue des montagnes par des conduites d’eau en plastique  . A chaque arrêt ,un « guide »nous emmenait voir le sahila ,payer nos 5 dollars de séjour et nous partions à la recherche de l’épicerie ou nous pourrions trouver du pain et un peu de fruits et légumes ; « madu nika » ( y a-t-il du pain )-« sate »( non ) ; quant aux verduras ,inutile d’y penser ,à part des bananes .A défaut de nourriture terrestre,nous avons enrichi notre collection de molas

 

La navigation n’était pas toujours aisée .Il fallait louvoyer entre les îles et la côte en surveillant les patates de corail et dès que nous sortions de l’abri des îles, nous étions secoués par la très grosse houle du large,de vrais parties de manège ; heureusement les étapes étaient courtes .

 

A Tupile, nous avons remonté le rio, jolie balade ou nous avons vu beaucoup d’oiseaux : aigrettes blanches, hérons bleus, pélicans et même un vol d’ibis qui le soir sont venus nicher dans la mangrove, tout près du bateau. Nous avons fait 2très beaux mouillages : Monos et Snug Harbour. Au premier , nous étions mouillé entre l’ile Monos, inhabitée, couverte de cocotiers et une presqu’île ; nous avons fait une longue  promenade à terre au milieu des cocoteraies et bananeraies et une remontée du rio , rencontrant beaucoup de ulus chargés de bois , de bananes et de yuccas pour le village de Tupile .Snug Harbour est un magnifique mouillage : un semis d’îles à cocotiers et mangroves ,des petites cayes , des eaux claires ;toutes sont inhabitées sauf une ou s’est établi un joli petit hôtel  ,style local et la plus proche de la côte ou se trouve le village . Pour notre plus grand plaisir, des pêcheurs sont venus nous vendre des petits poissons, des langoustes et des crabes et nous avons fait un diner royal, arrosé d’une de nos dernières bouteilles de muscadet

 

Le lendemain (samedi 28), vers 10h, nous sommes partis pour Tigre, une grande ile qui marque le début de la zone des San Blas plus connue des voiliers .Le temps était gris et venteux, jusqu’à 25 nœuds de vent .Nous avons fait, à la voile ,19 miles sur une mer très houleuse et 3h plus tard nous étions mouillé au sud de Tigre .C’est un grand village aux rues larges formant presque des petits quartiers ;les maisons sont propres ,souvent décorées de fleurs ;quelques unes possèdent un jardinet ou poussent fleurs ,bananier, arbre à pain ;nous avons même vu un potager avec des plants de tomates .Par contre les boutiques sont toujours aussi pauvres ; nous n’avons trouvé que 5 petits pains ( de la taille d’un croissant )et aucun légume .Je me suis donc mise à faire le pain avec plus ou moins de succès ,Jocelyne se spécialisant dans la fabrication des yaourts. Ici, les gens sont très fiers d’être kunas et s’apprêtent à fêter leur révolution : des émeutes contre les Panaméens ,ce qui leur a permis d’obtenir une grande autonomie .Il y aura de grandes réjouissances auxquelles se joindront les villages voisins le 25 février. Nous y sommes invités et y reviendrons avec les Lombard

 

        Le 29 , nous avons quitté le village et la côte pour les cayes de Coco bandero .A partir de Tigre , les îles sont beaucoup plus nombreuses et , en gros ,s’organisent en trois groupes :les îles de la côte ou se regroupent les villages , des îles intermédiaires ou vivent quelques familles venues à tour de rôle ramasser les noix de coco pour leur village et les îles extérieures ,inhabitées, larges cocoteraies ,baignées d’eaux émeraudes très claires et protégées par une très large barrière de corail . Après 2 H de navigation sous génois seul et moteur, par 15No de vent et une mer houleuse, nous avons mouillé à Coco bandero ; c’est un très beau mouillage, entre 3 petites îles entourées de cayes ; malheureusement nous y avons trouvé 20 bateaux, ce qui n’est pas vraiment à notre goût.

 

         Le lendemain, poussés par la nécessité de faire de l’eau et retrouver des produits frais, nous sommes parti pour Nargana ,1 H de moteur sous un soleil voilé. Nargana est l’ile la plus «  moderne » des San Blas ; étant assez centrale et située près d’ un aéroport,de nombreux voiliers y font escale pour accueillir ou débarquer leurs équipages .Beaucoup de maisons sont en dur ; il y a l’électricité , la lumière dans les rues ,plusieurs cabines téléphoniques ( mais il est très difficile d’obtenir une communication) , une petite banque et plusieurs petites épiceries dont celle d’Eidi ou on trouve de tout ; enfin presque .Nous étions ravis de pouvoir renouveler nos stocks de produits frais : tomates , salades , choux , pamplemousses , citrons, oranges,concombres , poivrons, lait non concentré,et  des petits pains …mais il n’y a pas d’eau et les coffres se vident vite à 4 ! Il est encore tot , l’ile manquant de charge nous décidons d’aller mouiller aux Cayes de Green Island , à 2 miles de là .Une heure plus tard ,nous mouillons à l’est de cet archipel , tout près d’une ile inhabitée ; nous y sommes seuls et nous profitons de la mer . Le lendemain, retour à Nargana ; cette fois ci, nous ne trouvons ni pain, ni œufs mais Jacques peut racheter 50 l de fuel et surtout, nous faisons le plein d’eau, c’est le principal.

 

 L’équipage ayant voté pour un mouillage , loin d’un village ,nous repartons pour une autre ile , dont le livre- guide nous dit que c’est joli et peu fréquenté ; c’est effectivement une belle ile à cocotiers  , entourée de cayes avec une entrée assez étroite. Malheureusement, nous n’y sommes pas seuls ; il y a 7voiliers dont 5 Français que nous avions vu à Carthagène ; étant dériveur, nous pouvons nous mettre très près de la plage et faisons un joli snorkel sur les cayes voisines

 

        Mercredi 1février Départ pour le village de Rio Sidra ou nous espérons revoir Lisa, autre artiste en molas et faire une balade sur le rio et les collines avoisinantes

 

Nous faisons 2 h de très agréable navigation, par 15 No de vent, portant pour arriver au village .Un jeune guide Reido vient nous proposer la promenade à terre demain matin. Lisa est absente mais en nous promenant dans le village, nous trouvons de quoi satisfaire nos achats de molas ; il y en a de très beaux mais les prix ont beaucoup augmenté : 40 ,50 dollars et même plus .Nous avons la chance de tomber sur 2 barques venues vendre leurs produits dans l’ile : à l’un nous achetons 3 kg de tomates, un ananas, à l’autre3 poissons pour 1dollar !  Comme prévu, nous partons le lendemain  sur le cayuco à moteur de Reido ; le rio est magnifique ; au début , après le passage d’une barre ,il serpente dans la mangrove , puis à travers les cocoteraies ou travaillent des villageois avant d’atteindre la grande forêt .Nous laissons la barque et montons sur les collines d’où nous voyons la mer et toutes les îles avoisinantes ,y compris Rio Sidra et Luliberine , et continuons sous de très grands arbres jusqu’à une cascade ou nous nous baignons avec plaisir, vu la chaleur : une très belle balade.

 

  Au retour, une fois la salade du midi mangée, nous quittons ce village pour que Jocelyne et Michel passent leurs derniers jours au mouillage. Nous avons choisi les Cayes Limones de l’est dont nous avions gardé un très  bon souvenir

 

      C’est, je pense, notre mouillage préféré aux San Blas. Imaginez un lagon bleu et clair ,entourée de 3 iles couvertes de cocotiers , protégé par une platière et des bancs de coraux .Grace à notre faible tirant d’eau , nous pouvons mouiller au centre , tout près de la petite ile du nord ,les autres bateaux préférant se mettre à l’extérieur le long du reef .Nous profitons  ainsi de la vue sur les iles , du ballet incessant des pélicans plongeant à la recherche de petits poissons ;  au lointain se découpent d’autres cocoteraies .Sur chacune de ces petites iles, vit une famille venue d’un village différent pour entretenir la cocoteraie .Nous avons fait ainsi la connaissance sur l’ile du sud d’Aseliano, maitre d’école de Tupsuit et de sa femme .Ils séjournent là pour 3 mois .Il parle de son métier avec enthousiasme (25 enfants de 6 ans ) ; nous visitons sa maison : une case pour vivre , une pour la cuisine et sa femme nous montre ses molas ;ils sont très beaux et nous achetons une blouse que nous nous partageons avec Jocelyne : d’un coté , un enfant sur un dauphin , de l’autre une femme papillon, tout deux d’une grande finesse . Nous nous baignons , faisons du snorkel sur les barrières voisines ; c’est joli, très riche en petits poissons ,en particulier le reef de l’ile sud ou nous voyons un requin nourrice .Le soir ,une dame Loila vient en ulu nous apporter ses molas ; nous en rachetons un ; comment résister ! Puis le repas vient à domicile : des pêcheurs nous vendent 3 petites langoustes, un gros crabe et une cigale de mer ; de quoi faire un diner royal

 

     Après 2jours de rêve , il a bien fallu rejoindre Porvenir , l’ile ou se trouve l’aéroport .Après 2 heures de moteur , faute de vent , nous avons mouillé sur le coté ouest de l’ile ; ce n’est pas très joli mais fort pratique : 2 minutes en annexe pour atteindre le quai .Sept autres bateaux étaient déjà là ,attendant des arrivants ou des départ .Nous avons pu faire nos formalités d’entrée au Panama ; bien que nous soyons aux San Blas depuis plus de 3 semaines ,il n’y a au aucune difficulté ; il n’y a eu qu’à payer : 40 US pour l’entrée , 89 pour les affaires maritimes

 

Le 5 à l’aube, nous nous sommes levés après une nuit venteuse et agitée .L’avion était prévu

 

6 h 30 ; à 7h, toujours rien ; se succédaient rafales de vent et trombes d’eau ; tous les avions étaient bloqués dans l’attente d’une amélioration .Enfin, à 8 h, l’avion est arrivé, volant en crabe pour se poser à cause du vent (mais sans pluie) : un minuscule avion rouge pour 8 passagers. Le temps d’embarquer, et, hop, nous avons vu l’avion disparaître dans les nuages noirs.

 

 

 

Ballade aux San Blas du 5 au 18 février

 

En 15 jours nous avons été de Porvenir à Nargana, soit 25 miles en ligne droite, mais tout le monde sait que la ligne droite n’est pas une notion de marin, et encore moins de d’ecrases crabes. En fait nous aurons quand même navigué en moyenne deux heures par jour, soit une dizaine de miles, le plus souvent à la voile avec un vent agréable et une mer assez plate. Et nous avons alterné les découvertes de nouveaux mouillages et les retrouvailles avec nos meilleurs souvenirs d’il y a deux ans, en alternant également les mouillages sous le vent d’îles désertes (et peu fréquentées par les voiliers) et les mouillages devant les villages (là pas de problème, sauf exception, nous sommes les seuls ou presque).

Nous avons commencé par quitter le mouillage de Porvenir , pas très agréable après avoir visité le petit musée kuna, pour aller mouiller à 1 mile de là , sous de Wichabula, petite ile avec un beau petit hôtel dans le style pays . Cette ile bien que réputé touristique a gardé son charme, ses maisons en paille, son terrain de basket comme place centrale, et ses femmes en molas qui en proposent évidement aux touristes (nous étions les seuls, sauf un couple à l’hôtel). Nous avons pu faire un peu de course à l’épicerie locale et miracle il y avait du pain. La petite ile voisine de      que nous avons aussi visitée lui ressemble beaucoup, en plus petit encore. Ensuite nous avons été à Tupsuit, petite ile traditionnelle, sans eau, ni électricité mais avec une boulangerie. C'est un beau village, avec des cases bien propres et des rues de sable .Coup de chance, le lendemain il y avait une grande fete de 4 jours, ou le boulanger nous a invité .Nous avons été aussi invité par la sœur d’Arseliano, (l’instit), à qui nous avons acheté un mola.   Dans l’après midi nous avons été visité en annexe le rio Mandinga qui est court mais superbe. Pas de chance le lendemain matin 6 bateaux allemands sont arrivés. Nous sommes partis à la fete avant qu’ils ne débarquent et avons pu assister aux débuts des cérémonies avec les locaux ; mais les allemands ont débarqués et le kandur (chef de la fete) a estimé qu’il y avait trop d’étrangers pour cette fete qui était dans ce village traditionnel, une vraie cérémonie religieuse. Alors nous avons eu droit à une calebasse de chicha (très bonne avec un gout de café, car à Tupsuit on fait aussi macérer du café avec la canne), et au revoir. Tant pis pour la suite, mais comme le rythme des cérémonies kuna est extremement lent, nous en avions aussi un peu assez : voir le kandur fabriquer une maracas pendant 2 heures, c’est intéressant, mais long.

 Nous sommes alors part pour Carti Sugudup, ile faisant partie d’un groupe de 4, autrefois visitée par les cruisers ships. Il reste de cette époque des maisons en dur et l’électricité. Nous avons été accueilli par Eulogio, guide de l’ile. Il nous a emmené faire les courses, voir le sahila, puis invité à manger chez lui le soir, cela sentait le piége, mais comment dire non. Nous avons donc été diner , chez lui , dans sa case ou toute la famille regardait un DVD , ( bienfait de l’électricité ) ; Nous avons manger du thon braise et du riz , puis après avoir répété que le diner était cadeau , nous a réclamé 20 USD pour le guide . Bref Carti est une escale à éviter, d’autant que pendant que nous cherchions un spot à snorkel, on nous a volé la canne à pêche (mais on s’en est aperçu que plus tard).

Nous voulions voir Soledad, l’un des rares villages que nous ne connaissions pas, mais c’était trop de villages et nous avons préféré essayer le mouillage de Moron au nord de Rio Sidra. Ce fut un mouillage presque parfait : mouillé à 20 m de la plage dans 2m d’eau claire, devant des cocotiers et des pélicans qui nous faisaient une démonstration permanente de plongeons, personne sauf des barques de pécheurs avec leur drôle d’épuisette, et un reef assez joli, malheureusement avec pas trop de poissons.

Le lendemain nous avons été mouillé à Gaigar, distante de moins de 5 miles, c’est le mouillage très abrité de Mormake, l’un de nos villages préférés, ou nous voulions revoir Idelfonso et son frère Venancio l’artiste en mola. Dés que nous avons mouillé n, nous avons reçu la visite de vendeurs de molas, puis nous avons vu arriver un ulu à moteur avec ceux que nous venions voir. Venancio nous a montré une cinquantaine de molas ; nous avons finalement craqué pour le plus cher, qui est un véritable tableau naïf montrant des Kuna à la pêche. Après une nuit paisible, nous avons été mouillé devant Mormake, en repérant au GPS toutes les cayes, car le guide est un peu faux sur leur positionnement. Nous avons refait de l’eau et acheté du pain, puis nous sommes partis pour les cayes hollandaises. Après une balade au prés sur une mer plate et 10 nœuds de vent, nous sommes arrivés au mouillage de Caobos bay, que nous avions repéré il y a deux ans et qui est sans doute le plus beau des San Blas et en plus alors qu’il est immense il n’y avait que 3 bateaux groupés dans un coin. Imaginez : 2 îles couvertes de cocotiers à l’est et à l’ouest , séparées par un bras de mer large de 100m donnant sur une immense platière de 50 cm de fonds, au loin la mer qui brise , et derrière nous un reef . Le mouillage n’est accessible que par deux passe étroites : 30 m de large et peu profondes, l’eau est turquoise.

De plus les coraux ne sont pas si mal, il y a un peu de poissons et des raies ocellées magnifiques et peu farouches .Et la promenade en annexe entre le reef et le îles dans des chenaux d’eau turquoise (d’ac. je me répète mais c’est la vérité vraie, et il n’y a pas d’autre mot) est sublime.

Nous y avons passé deux nuits, puis avons été voir le mouillage des cayes de l’ouest, ou le guide promettait du très beau snorkeling. Le mouillage est presque aussi beau, mais plus petit et il y a avait 3 autres bateaux. Il est aussi un peu rouleur, car à l’extrémité du reef, mais pour une fois il y a des poissons.

Mais il était temps d’aller à Rio Sidra pour aller voir la fete. 15 miles vent arrière avec un bon vent et une grosse houle qui s’est calmée en arrivant, mais il subsistait un fort clapot, nous avons mouillé devant le village, mais le ressac était dur ; nous avons essayé le mouillage sous l’ile maison en béton, beaucoup de clapot et loin du village ; alors nous avons mouillé sous la pointe sud du village, pas mal de clapot mais c’était près du village et le voyage en annexe  facile. Nous avons essayé de téléphoner (nos 2 téléphones sont en carafe), mais pas de lignes. Nous avons été voir Lisa et acheté un beau mola  et appris que la fete n’était que le lendemain et semblait etre une petite fete ou nous n’étions pas franchement invité.

Après une nuit houleuse, sous les rafales de vent à plus de 20 nœuds, nous avons décidé d’aller nous abriter sous une ile plus grande : Moron ou Salar à quelques miles au nord. Après une remontée au vent au moteur, nous sommes arrivés à Salar ou l’eau était calme et ou l’ile coupait bien le vent. C’était bien la ou il fallait aller, et d’ailleurs nous n’avons pas été les seuls à avoir la même idée, progressivement 6 autres bateaux sont arrivés, heureusement nous étions si prés de la cote qu’un seul troublait un peu notre vue (mais pas la fureur du capitaine qui n’aime pas voir un bateau entre la cote et elle). Le snorkel a été un peu décevant, les fonds sont beaux mais presque sans poissons.

Le lendemain, le vent était tombé et nous avons été aux prés jusqu’à Cangombia, petite étape avant d’arriver à Nargana, pour profiter d’eaux claires et de mouillage tranquille. Nous avons poussé en annexe jusqu’à une ile dont le guide disait grand bien pour le snorkel, elle était occupé par 4 jeunes italiens qui se payaient une cure d’îles désertes (avec 2 kunas pour l’entretien). Encore de beaux fonds sans poissons. Nous avons alors  plongé dans la passe d’entrée du mouillage et la c’était pas mal, avec des tombants presque verticaux.  

  Et voila, il n’y avait qu’une petite étape pour arriver à Nargana.

 

 

De Nargana à Colon en passant par Tigre pour la fête de la révolution, avec Jean Pierre et Micheline Lombard

 

Colon le 9 mars

 

Après une belle balade chez les indiens Emberra, encore plus cool que les Kunas, nous attendons la presse étoupe qui doit arriver aujourd’hui, pour une réparation lundi si la marée le permet.

 Avant la contribution de Micheline, je résume la fin de notre séjour à Kuna Yala.

Le dimanche, après avoir vu passer 3 avions sans les Lombard, ils finissent par débarquer du  quatrième avion, avec plus d’une heure de retard, dans un aéroport fermé. Après l’installation et le déballer des nourritures terrestres et spirituels, hélas un peu moins fournis que prévues, car la douane a détruit toute la charcuterie dont un jambon de Parme, nous allons chercher un peu de pain en ville, puis partons pour un mouillage, et choisissons celui de Cangombia, bien abrité du vent assez fort qui continue de souffler sur la comarca.

Nous mouillons à 13 H sous un beau soleil, déjeunons puis allons faire du snorkel  sur le reef de l’ile d’à coté De retour au bateau, une barque vient nous voir, c’est Venancio qui déballe ces 97 molas, tous très beaux ; il repart avec 3 ventes. Le chauffeur de la barque est Jairo, notre guide de Rio Sidra.

Lundi matin nous partons refaire du snorkel, sur le reef de l’ile d’à cote en commettant l’erreur d’essayer de traverser la platière ; c’est vraiment pas profond mais suffisamment pour rendre la marche très difficile, et la mise à l’eau dans les petites vagues est sportive .Micheline débusque quand même un requin nourrice. Quand nous rentrons au bateau, Lisa, autre artiste en molas, arrive et nous montre une cinquantaine de molas ; elle en vend 3 à Micheline. Quand elle repart, nous nous interrogeons toujours sur son sexe.

A 11H  nous partons pour Salar, 1 h sous génois seul avec 20 nœuds sur une mer plate, Micheline reprend goût  à la croisière sportive.

Apres midi de farniente.

Mardi matin démonstration de pêche par les kunas à quelques mètres du bateau. D’abord pêche à leur espèce d’épuisette de touts petits poissons pour faire les appâts, puis pêche à la ligne, ça marche fort et à chaque beau poisson attrapé, ils nous les montrent et nous les applaudissons. Evidemment nous leur achetons le repas du jour ; puis petit tour en annexe pour visiter les petites îles de l’ouest. Nous partons avec notre voilure habituelle pour Mormake. 1 H plus tard, nous y mouillons, accueillis par des vendeuses de molas venues de la maison d’en face. Puis nous allons voir Idelfonso et le sahila, petite balade dans le village tout tendu de molas (un petit groupe de visiteurs arrivent d’une ile hôtel) et prenons rendez vous pour la balade de demain. Nous allons mouiller à Gaigar, pour son calme total.

Mercredi matin balade avec Idelfonso à terre d’où nous avons une vue magnifique sur la baie des San Blas ; l’après midi snorkel sur les cayes devant le mouillage. Des ulus passent proposer fruits, langoustes et crabes.

Jeudi, les Lombard étant amarinés, c’est une grande journée de voile avec remontée au prés et louvoyage dans le chenal des mangles pour aller jusqu’à Banedup pipi, au sud ouest de Green Island ; 3 bateaux (dont nous) dans cette immense lagune parfaitement calme et bien abritée du vent. Il y a 20 bateaux à Green Island. 3 H de voile aujourd’hui !

Après le déjeuner, nous allons faire du snorkel dans la passe ; la passe est franchissable en voilier, mais très étroite ; à la voile c’est sportif. En snorkel, c’est une merveille, un vrai aquarium avec en prime 3 raies aigles, une pastenague, des anges, un banc de carangues.

Vendredi 25 février presque deux heures de mer, avec une grosse houle sur la fin pour aller à Tigre.

Le mouillage est presque plein : 10 bateaux ! venus pour assister à la fête de la révolution kuna

Nous allons nous renseigner sur la fête qui commence demain matin par un défilé. Nous allons diner au restaurant près du dock, et avons la chance, le repas terminé d’assister à un spectacle de danse kuna, probablement retravaillé par un chorégraphe (kuna) qui fait faire aux 12 danseurs des mouvements d’ensemble compliqués : il n’y a qu’un pas de base, la musique est faite par les danseurs, petite flûte de pan à 3 notes pour les homme et maracas pour les femmes ; c’est agréable  et enlevé.

Samedi, le grand jour attendu par nous depuis deux ans : la fete de la révolution kuna. Elle commence par un défilé, le groupe de danseurs précédent les officiels drapeau en tête, suivis par les acteurs de la pièce de théâtre qui va raconter la révolution. Nous allons dans la salle des congrès écouter le discours d’un grand sahila, qui réserve un speech pour les invités étrangers.

Puis la représentation commence .Deux sahilas, acteurs ,dans des hamacs discutent, un kuna vient nous traduire et expliquer les événements. Tout le monde sait que la glorieuse révolution a pour cause première le refus des kunas d’accepter l’école espagnole, début de la perte d’identité culturelle. La première partie de la représentation s’achève sur l’arrestation de kunas. Tout le monde se rend sur le place pour un intermède de danse, puis la tragédie reprend : nouvelle exaction des panaméens ils brisent une jarre de chicha fuerte, symbole de la principale fete kuna. Ils brutalisent ceux qui refusent d’accepter les nouvelles règles ; longues séquences de représentations de ces violences avec claques qui font du bruit et sang répandu (encre rouge) .Cela fait pleurer les enfants et rire les adultes ; puis la violence augmente encore : les soldats panaméens forcent les filles à danser des danses modernes. C’est  trop : les sahilas se réveillent, se concertent, puis passent à l’action, les soldats sont tués à coup de pagaies, de pilons et de haches. Victoire de kunas et fin de la représentation ; les choses sérieuses commencent : la chicha partie ou nous sommes invités par le grand sahila.

Les femmes vont s’asseoir avec le femmes , JP et moi avec les hommes ; et la célébration commence : séparément mais simultanément, les goûteurs de chicha avancent vers le « bar «  avec des pas rythmés ponctues de HAN HAN ; ils reçoivent une coupe de chicha , vont à la ronde en donner toujours en dansant ( un bien grand mot ) à d’autres goûteurs , qui boivent , prennent la coupe et le cycle recommence .Pendant ce temps deux fumeurs dansent devant les graines de cacao qui brûlent , et soufflent leur fumée dans l’oreille des goûteurs . Comme la réputation de grands buveurs de JP et de moi a du parvenir aux oreilles des chefs , nous sommes invités aussi à la goûter , nous allons au «  bar » ( sans danser ) , nous rinçons la bouche, crachons l’eau par terre, et prenons une grande calebasse de chicha , qui n’est pas mauvaise .Côté femme ,la même cérémonie se déroule , avec un peu plus de danse et moins de « han, han » ; les femmes ,bien sur , toutes en costume traditionnel , ne se font pas prier pour boire la chicha ; nous sommes assises au milieu d’elles , et après pas mal de sourires échangés ( je ne domine pas vraiment la langue kuna ! ),une vieille dame vient m’offrir en dansant une calebasse de chicha ;je me lève ,l’accepte tout en dansant ( le pas de base est à la portée d’une danseuse moyenne) et je la bois cul sec sous les applaudissements des dames kunas ; je ne pouvais pas décevoir mes ancètres bourguignons !

 

Ayant reçu l’agrément de tous , la chicha peut etre distribué à tous les participants restés assis à leur place ; nous en buvons une nouvelle calebasse , puis nous prenons congé discrètement en remerciant nos hotes .

Le mouillage est un peu houleux ; nous reprenons la mer pour aller dans un mouillage tranquille ; nous choisissons d’aller à Coco Bandero ouest que nous ne connaissons pas. 2 h de voile agréable au bon plein, puis au prés. Nous mouillons à 15 H 45, sous la petit ile d’ordugandup…. le reef s’étend de tous les cotés, c’est très beau et nous sommes seuls au monde, juste dans le lointain l’autre mouillage de coco bandero avec ses 15 voiliers.

Dimanche matin, après une nuit un peu houleuse (les courants de marée agitent l’eau), nous faisons un snorkel moyen sur la caye sous le vent. Nous repartons à 11H pour un mouillage très calme, celui de Caobos. 1H3O de prés sur mer plate ; nous mouillons sous la petite ile , le mouillage à son vent étant déjà pris . Nous sommes deux bateaux , mais nous ne voyons de l’autre que la pointe de son mat.

Nous allons faire un joli snorkel dans la passe ouest.

Lundi le temps est maussade, nous allons sous génois seul a Cayo limones, hélas plein de bateaux, mais nous mouillons tout près de Banedup, sans personne entre nous et les deux petites îles. Nous achetons des molas à la femme de l’amateur d’accordéon que nous avions rencontré il y a 2 ans(il nous reconnaît) ; il nous fournit aussi en langoustes. Les Lombard, un peu malades ( tourista)ne nous accompagnent pas au snorkel de Nuinidup.

Mardi le temps est toujours gris ; quel dommage, les couleurs de la mer sont quand même plus belles sous le soleil. Un peu de snorkel, un peu de farniente, une petite visite des 2 îles, avec un nouvel achat de molas à Arseliano l’instituteur ( voir début du bulletin)qui rentre le lendemain à Tupsuit , et une visite aux nouveaux occupants de Banedup qui nous annoncent que demain , il y aura du pain .(excellente nouvelle pour moi , je n’aurai pas à me mettre au pétrin)

 

Mercredi matin, le soleil revient. Nous allons acheter du pain : c’est « suite ombo les dix, suite pake les vingt », deux nouveaux mots s’ajoutent à notre vocabulaire kuna.

A 10 H 15, nous partons sous génois seul, nous prenons la passe de l’ile Nellie pour aller ensuite à Tupsuit ou nous mouillons à 12H 45. Le comité d’accueil nous propose notamment des nuchus ( petite statuette de bois représentant un esprit protecteur de la maison), et des langoustes ; Nous voyons Breidio qui est d’accord pour nous emmener visiter un village de montagne demain ; il nous fait visiter sa case, faire une risette au bébé de 1 mois ; la future grand mère est aux anges  puis faire le tour de sa petite ile, l’autre Tupsuit. Le bruit s’est répandu qu’il y avait un amateur de nuchu ( Jean Pierre)et tous les gosses nous en proposent. Nous achetons aussi des beaux crabes ( 3 pour 5 dol)et un régime de bananes.( 1 dol !)

Jeudi matin, départ à 7H pour la balade sans Micheline, encore un peu malade. Après 45 mn de mer, nous remontons le rio Nicuesa pendant 20 mn. puis nous prenons le chemin qui monte doucement dans la montagne. Après 2H de marche et la traversée d’un gué, nous arrivons au village. Quel changement par rapport aux villages des îles : les maisons sont grandes , très espacées , il y a de la place ; entre les maisons poussent donc des arbres a pain, des fleurs, des roucous, des avocatiers, etc.  . Nous saluons le sahila qui désherbe devant sa maison, et visitons le village ; les femmes ont étendus tous leurs molas ;  bien qu’il y ait peu de visiteurs, elles ont beaucoup de choses à proposer. AM achète des winis (bracelet de pierres à porter autour des bras ou des jambes) et un mola. Nous pique niquons devant la maison de la soeur de Breidio, en discutant avec son cousin qui est le pasteur de l’élise du christ. Il nous offre une bouchée de porc des montagnes (bouilli et assez bon), des yuccas.

C’est une très belle promenade.

Vendredi, nous allons faire les papiers à Porvenir. l’ile est envahie par les passagers d’un gros bateau de croisière. Elle est transformée en vaste foire à molas et autres souvenirs. Beaucoup de bateaux des îles environnantes sont là, pour balader les croisiéristes. Nous faisons rapidement les papiers, puis repartons mouiller à Wichabuala, mouillage plus calme. C’est là que nous fêtons l’anniversaire de JP avec quelques semaines de retard.

Samedi de bonne heure nous quittons les San Blas avec un petit pincement au cœur.

A 8H20, nous sommes sortis de la passe d’entrée et nous envoyons les voiles, ou plutôt le génois ; avec 20 nœuds de vent ; cela suffit à nous faire aller à plus de 6 nœuds, en longeant la cote assez belle mais inhospitalière. Nous mouillons à 15 h devant Isla grande, un seul bateau est au mouillage.

Nous faisons un petit tour dans l’ile qui nous parait vide, et un peu à l’abandon mais il y a quand même un très bon restaurant local, ou nous dînons le soir.

Dimanche nous repartons à 8H30 ; après etre passé entre l’ile Linton et le continent , nous déroulons le génois et 2 h plus tard , nous mouillons à Porto Bello : 30 voiliers au mouillage !

Promenade dans la petite ville, calme, sale et un peu abandonnée ; déjeuner au restaurant fréquenté par les touristes locaux (bien), puis montée au fort du nord, sur l’autre rive. C’est raide, mais tout le monde arrive en haut pour admirer le panorama.

Lundi pour le dernier jour des Lombard, c’est une belle partie de voile, vent grand largue de 23 nœuds ; nous fonçons avec tout le génois et la grande voile (1 ris) ; en 2H nous atteignons Colon ; et à 11H nous sommes amarrés à quai au Panama Canal Yacht club. La marina est très pleine avec tous les voiliers en attente du passage par le canal ( l’attente peut durer jusqu’à un mois ) ;heureusement nous trouvons une place ce qui facilite bien la vie : eau et électricité sur place sans parler des travaux à faire

 

 

 

 

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