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18 juillet 2007 3 18 /07 /juillet /2007 12:09

 

Mercredi matin mars 2006

Mouillage de San Andres

 

La remontée vers le nord n a pas été très facile !

Voici la recoupie du livre de bord

 

: dimanche

8H 30  Départ avec un soleil voilé

9H à l’entrée des bouches et envoi des voiles, génois car il y 8 nœuds de vent d’ouest.

11H 30 un grain, foc

1H du matin le vent tombe moteur nous sommes a 9 45/ 82 04

2H 30 le petit vent refuse cap nord est

1H45 Arrêt moteur vent 12 N ENE, cap 340, dans une mer clapoteuse, mais ce bord est bien meilleur que l’autre question vagues.

NB nous nous dirigeons donc vers l’ile de Mais, mais il parait peu probable que nous l’atteignons avant la nuit et il est difficile de naviguer la nuit dans ce coin à  haut fond sans savoir comment se comporte la houle.

 

1 H le vent tombe moteur (lundi)

2 H 30 arrêt moteur le vent est revenu Nous sommes à 10 34 /82 35.

7H 30 le vent forci 20/ 22 nœuds nous prenons le 2 éme ris .Position 11 01/82 44 ;

NB Jusqu’ici le moral est bon, nous avançons vite, le cap n’est pas fameux, et nous n’irons pas à l’ile de mais, car c’est sur nous y serions de nuit.

11 H Virement de cap pour se recentrer, cap 90  position 11 5 / 82 &&

 

NB c’est la catastrophe, notre angle de remontée au vent est absolument lamentable, les vagues qui font sauter le bateau et le courant contraire font un angle de louvoyage exécrable. Nous espérons que le vent va tourner à l’est comme prévu et ne pas rester dans l’axe ; nous tirons un long bord vers l’est pour profiter de la bascule

 Mardi -2 h du matin, le bout qui tient l’annexe casse, on répare.

5 h du matin virement de bord  Position 11 5 / 1111

Le nouveau cap est toujours aussi cata 310 !!!                      

5H 30 l’étai largable casse au manchonnage du haut, puis la drisse. On range tout et on repart avec le génois encore plus roule que la 3éme marque ; Et on prend le 3 éme ris, car pour éviter les départs au lof, après les vagues il fallait laisser déventer la GV, le vent se tient entre 18 et 24 nœuds.

9H 30 cap 324 vitesses 6 Nœuds

13 H 3O moteur et voile et louvoyage ver les cayes d’Albuquerque

NB nous espérons atteindre les cayes avant la nuit et y trouver un abri pour attendre un vent plus favorable ; l’appui du moteur apporte un mieux au passage dans les vagues, le bateau lofe moins après une descente et évite donc de se retrouver le nez suspendu au dessus du vide .Enfin le plus souvent.

18h Nous arrivons aux cayes, mais il est trop tard pour y entrer, tous les récifs demandent une navigation à vue qui devient impossible.

Arrêt du moteur et cap 320 direction St Andres (autre ile colombienne)

21 H 30 virement, cap 90 

mercredi -3 H virement pour aller se mettre à l’abri de la cote de st Andres pour attendre le jour pour entrer , il n’y a pas beaucoup à attendre et ce sera moins stressant , nous ne rappelons plus si le chenal est éclairé , et nous n’avons pas de cartes .

5 H a la cape sous le phare de la pointe sud, de la houle mais moins de vent .Le mouillage de la cote ouest envisage sera intenable.

6H nous repartons au moteur.

7H 45 entrée du chenal

8H 20 mouillé devant les bateaux de pêche, de la ville

 

Bilan   188 miles en ligne droite, 400 miles au loch soit prés de 440 parcouru et 72 h de mer

Soit si on retire les 30 premiers miles, vent de travers, une vitesse de remontée vent debout de 2 nœuds (courant contraire probablement de 1 nœud, et beaucoup de vagues faisant dériver le bateau, car la VMG du cadran était autour de 3noeuds, en moyenne)  

 

Et bien la remontée vers le nord est difficile. Quand nous avons regardé la météo nous nous sommes focalisés sur la force du vent, les 20 nœuds prévus le mercredi et le jeudi ne nous gênaient pas trop car nous pensions etre presque arrivés, avec deux bons jours de vent moyen et favorable pendant au moins une journée jusqu’au 11 degré nord. En fait le vent local d’ouest a très vite fait la place au vent normal de la région, NNE. Et puis nous avions eu rarement l’occasion de remonter face au vent dans une mer assez grosse, nous avions donc pense faire un angle de louvoyage correct, environ 100 degrés. En fait cela a été plus tot 120 voire 130 degré (dérive due au courant incluse, que nous avions omise) sans compter les vagues courtes et dans tous les sens ; mais nous voulions partir, pour retrouver Alain et ceci nous a rendu optimiste, sur le temps et notre vitesse. Et nous n avons pas eu de chance avec les stops en cours, toujours un peu trop tard dans la journée pour s’y arrêter.

Nous avions , il y a 3 ans , fait au près la remontée Panama Jamaique , 6 jours de très gros temps , fort difficiles et ,là, vu la bonne  météo prévue et les arrêts possibles , cette remontée nous paraissait sans problème ; ce fut un autre genre mais pas plus simple ; rien n’est pire que le louvoyage , avec l’impression de faire du sur place , surtout lorsque les grains se mettaient  de la partie (nous avons quand même eu de belles nuits étoilées)

 

Le bateau était très humide, avec les embruns qui arrivaient à entrer ; nous avons mouillé au moins 3 tenues, les draps, etc. (oh la la, la petite vague traîtresse qui vous inonde juste au moment ou vous sortez le nez de la descente pour vérifier que tout va bien) L’humidité était si grande que le dessous de plat en teck est couvert de moisi. Et les journaux imbibés d’humidité AM ont été malades presque 2 jours, jusqu’à la purée salvatrice, bien plus efficace que le sureptil.

 Voici quelques exemples de la délicieuse cuisine mijotée à bord : dimanche midi sandwich jambon , fromage ,le soir saucisses lentilles en boite- lundi midi salade mélangée en boite , le soir soupe style potée auvergnate que je n’arrive pas à avaler,mardi midi purée mousseline ( oh délice pour mon estomac récalcitrant) , le soir soupe (qui passe), le tout accompagné de bananes de temps en temps ou de gâteaux secs …un régime excellent pour la ligne .Je ne parlerai pas du confort du cookpit par force 4ou 5 ,et une inclinaison de 10° :  un exercice d’adresse ,l’assiette d’une main, la fourchette de l’autre ( la 3° pour le verre…)   AM souffre toujours aussi des ses démangeaisons ( allergie ou eczéma) qui ne veulent pas s’arrêter .Moi j’ai été à peu prés, mais avec mal à la tête. Nous sommes assez fatigués et espérons avoir enfin du soleil pour nous sécher. Nous sommes en manque depuis la Colombie.

Il est 11H, le bateau est de nouveau en état .N’ayant pas réussi à faire la sieste pour rattraper le sommeil manquant, nous avons asséché les fonds , rangé tout ce qui traînait depuis 3 jours ,lavé tout ce qui avait trempé plus ou moins dans l’eau salé , mis à sécher dehors , la pluie ayant bien voulu s’arrêter …Nous n’avons même pas visité la ville , que nous connaissons déjà ; c’est une grande ville , zone franche, avec pleins de buildings De plus, nous ne voulions pas nous faire repérer par les autorités , les formalités d’entrée et sortie nous auraient bloqué 2 jours ; ce fut vraiment la halte  de récupération.

 

  Mais le vent souffle toujours fort et semble t il toujours assez nord, nous repartirons demain matin, pour l’ile de Providencia. Le vent doit tourner est et faiblir ! A confirmer toutefois par notre routeur

 

Lundi 3 avril Cayes de Vivorio (50 miles à l’est du Honduras)

 

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas .Nous sommes mouillés  depuis midi dans ces  cayes , perdues au milieu de nulle part entre l’ile de Providencia ( Colombie )et l’ile de Guanaja ( Honduras ) Le soleil est là, le vent n’est pas trop fort, la mer avec toutes ces couleurs de bleu baignent deux îlots et les cayes ou nous venons de faire un très beau snorkel : un aquarium avec de coraux magnifiques, des nuées de poissons et en prime  , des anges , des balistes argentés , des diodons , des carangues , des perroquets bleu metallisé et même ,un requin nourrice

Voilà, l’essentiel de la remontée vers le nord est fait et tout c’est très bien passé

 

Mais  reprenons le fil de notre navigation

 

 

Jeudi 30 St Andres

Le GPS nous indique 46 miles pour l’entrée de la baie sud de Providencia. Nos routeurs nous ont indiqué un vent de NE de 15 nœuds, pour les 3 prochains jours.  Avec l’expérience précédente, nous estimons donc à 24 h le temps nécessaire et nous partons donc à 10 h du matin. Il y a du soleil, de la brume, et un peu de vent avec des rafales au mouillage.

Dans le chenal de sortie, le vent souffle de plus en plus fort, un bon 24 nœuds relativement réguliers, une hypothèse optimiste est qu’il y a un effet de cote avec renforcement du vent, le long de la barrière San Andres. Nous décidons d’aller voir dehors et si possible d’aller à un mouillage des cayes du sud est, cayes qui sont quasiment sur la route puisqu’au 120° ; (NB Providencia est au 18°).Les cayes sont à 12 miles donc ; si me mouillage n’est pas tenable et le vent trop fort nous pouvons revenir à San Andres.

La mer est très grosse, des creux d’au moins 3 M, avec nos 3 ris et le génois presque aussi petit qu’un tourmentin, nous allons vite : 6 nœuds sans trop taper car nous sommes à 50 du vent ce qui est le max pour ne pas tout casser. 3h plus tard nous arrivons à l’ile du phare : Cayo Bolivar. L’arrivée sur le reef est magnifique par les couleurs de la mer. Les cartes ne sont pas exactes dans le détail, il y a maintenant des îlots, la ou sur la carte il y a fond à 1,8, mais nous nous y attendions. Nous avons maintenant l’habitude de la navigation à la couleur de l’eau. Nous longeons par son sud une caye de sable avec une statue de la vierge , et mouillons au sud ouest de la caye Bolivar , petite ile couverte de palmiers , avec un poste militaire ; nous espérons faire des échanges de cadeaux , et accepterions bien une langouste . Mais les militaires ne bougent pas. Notre bateau si, car il y a un fort clapot ; ce n’est pas intenable, mais c’est rouleur pour passer la nuit Nous retéléphonons à Nico pour savoir si la météo confirme un vent de 16 nœuds alors que notre anémo indique autour de 20 avec des pointes fréquentes à 24. Nico nous confirme : pour les 3 jours suivants même vent : 16 nœuds d’ENE. D’ailleurs le vent baisse un peu et tourne à l’ENE, nettement plus favorable que le NE d’avant. C’est décidé, nous y allons : direction Providencia

A 17 h nous partons donc, au moteur sur une mer protégée par le reef jusqu’aux brisants les plus à l’ouest . Le vent est de 20 nœuds ; nous gardons notre voilure réduite qui nous permet d’avancer à 6 nœuds, cap plein nord. Mais le gps nous indique une route au 345, il y a un fort courant qui porte à l’ouest, ce que nous avions aussi constaté la veille. Malgré tout ce n’est pas si mal et la navigation n’est pas désagréable ; la houle est régulière, le bateau ne tape pas, et reste sec. Les étoiles sont magnifiques, «  une obscure clarté tombe des étoiles ...», «  décidément mes nuits sont plus belles que vos jours ».  A 23 h, changement de quart et nous enlevons le 3 éme ris. Vers 0 H 45, le vent refuse un peu de 10 °, à 4h, à hauteur de Providencia ; nous virons de bord pour aller vers l’est, en fait cap 115. Le vent continue à baisser ; nous déroulons le génois, renvoyons la GV.et à 7h nous ne sommes plus qu’à 3.5 miles du WP d’entrée. Il nous faut encore 1h pour le faire, le dévent de l’ile devient important et nous envoyons le moteur pour terminer. Nous mouillons à 8H 3O dans la jolie baie du S-W de Providencia

Nous avons mis au total environ 18 H pour faire 90 miles au loch, pour une distance théorique de 50 miles (et cette fois tout confort ou presque)

 

Samedi soir, 1 avril

A midi n’ayant vu aucun mouvement sur les restaurants de la plage , nous avons déjeuné sur le bateau puis nous sommes partis au mouillage devant le port de Providencia, pour faire les papiers en règle .Nous avons donc longer de prés la cote au moteur ; il y a un chenal de 2M à 3M d’eau .Dès notre arrivée au mouillage dans le grande baie ( au total 7 bateaux ) , nous sommes appelés par la capitainerie : défense de bouger avant la visite des officiels et de l’agent : Mr Bush .

Nous attendons donc. Nos voisins reviennent à leur bateau ; ce sont les Biquet, qui ont un site internet assez bien fait. Ils viennent bavarder un peu ; ils nous ont vu ce matin au mouillage où ils étaient au restaurant qui fonctionnait et ils nous le recommandent. Puis les officiels arrivent, expédient les papiers. Comme nous restons très peu, nous avons des papiers simplifiés, sans coût (sauf les 30 USD de l’agent) ; Il faudra aller chercher le zarpe chez lui demain vers 19H .Nous descendons à terre pour faire quelques courses et voir si il y a un restaurant. Aucun ne nous plait : ils sont tous au ras de la rue, très bruyante avec beaucoup de mobylettes qui sentent très mauvais (: l’essence colombienne sent très mauvais, nous l’avions déjà constaté à Carthagène.)

Le lendemain matin après le passage à Internet (message à Alain pour le RV à Guanaja, mais avec les grèves de France quand y arrivera t il ?)  , après un peu d’hésitation nous partons à pied en direction de la baie du sud ouest, là ou nous étions mouillés hier pour aller au restaurant et voir une course de chevaux. Il y a 6 Kms et nous sommes décidés à faire du stop ; mais il y a très peu de circulation .Au bout de 3km, nous hésitons à poursuivre quand enfin une voiture nous prend en stop. La route est belle. Nous allons au restaurant sur la plage ; il y a un peu d’animation, des marchands de friture, une sono et une centaine de gens qui déambulent. Le restaurant est bien ouvert, et nous commandons un plato mixto del mare: demi langouste demi crabe fricassée de crabes, fricassée de lambis, deux poissons et du riz et des bananes plantains (c’est copieux et très bon).Avec 4 bières cela nous fera 21 USD. Il y une dizaine de clients au restaurant, des touristes locaux dont beaucoup viennent en barque depuis leur hôtel. A la fin du repas il y a un grand mouvement de foule sur la plage ; ils vont voir la première course ; nous suivons. Tout à coup, un grand bruit, tout le monde se met sur le coté  en criant et deux chevaux passent au grand galop sur la plage : c’était la 1°course ; tous les spectateurs sont très excités, crient, sautent ,se tapent dans la main… il devait y avoir des paris .Nous allons voir à l’arrivée . ; il y a pas mal de monde, surtout des hommes , venus en petite moto de tous les coins de l’ile et il y a bien un bookmaker. Nous tournons un peu dans la foule, espérant voir une deuxième course, mais comme il ne se passe plus rien, nous décidons de rentrer à pied par la route. La route est agréable, il n ‘y a aucune circulation et elle est assez ombragée ; elle passe d’abord dans la forêt avec des arbres immenses (fromagers), puis dans la foret sèche et finalement dans une zone pavillonnaire. Nous avons soif ; un petit bar se présente et nous nous y installons pour boire un coca. Une voiture s’arrête et 4 personnes en descendent, s’installent et commencent à jouer de la musica tipica : un accordéon diatonique, un tambour, une grille à gratter et un chanteur (qui chante faux avec conviction) ; ce sont des amis qui se retrouvent pour le plaisir ; du coup nous discutons un petit peu. ; Malheureusement, il faut rentrer pour récupérer nos papiers chez Mr Bush

 

. Nous sommes partis à 7H15, dimanche matin de Providencia Le vent était assez est et nous avons pu aller vers le nord (350 °) pour contourner les cayes du « mi lune » Ce choix de route était celui d’une route un peu plus longue que la route directe, mais plus facile avec un seul WP intermédiaire et sans obligation de vérifier pendant la nuit notre position au milieu des cayes, certes très éloignées mais totalement invisibles de nuit. Par ailleurs en montant vers le nord avec des conditions favorables, nous étions presque sûrs de ne pas avoir de changement de vent trop défavorable. En même temps que nous, 3 autres bateaux partaient en faisant le choix de la ligne droite. Ils arriveront 4 h après nous.

Pour nous tout s’est bien passé : jusqu’au soir : petit largue avec 12 nœuds de vent, puis vent de 16 nœuds jusqu’au point intermédiaire au nord des cayes d’Alegardo (120 miles atteint vers 3h du matin) et enfin travers 16/18 nœuds jusqu’à l’arrive à midi, après etre passé devant Cocoruma, la petite ile ou nous avons passé Noël il y a 3 ans. Les traversées heureuses n’ont pas d’histoire et il n’y a rien de plus à dire : 180 miles en 29 heures, sous le soleil et les étoiles (la constellation du scorpion nous accompagne presque toute la nuit)

 

 

Mercredi matin

En mer à 10 miles de Guanaja, ile de la baie, Honduras

     Après une nuit fort agréable et très calme à Vivorio une halte à marquer de plusieurs étoiles) nous sommes partis à 7h pour couvrir les 153 Miles jusqu’à Guanaja

Cette fois ci , Eole était avec nous : 13 à 18 No portant , peu de houle, une bonne vitesse jusqu’à 7 No,un bateau presque horizontal ; nous avons pu lire , faire des mots croisés , bronzer tranquille…

 

Après une belle navigation jusqu’au coucher du soleil, le vent est tombé et c’est au moteur que nous aurons fait la moitié des 150 miles entre Vivorio et dimanche 23 avril 2006

Mouillage de Puerto escondido, en route vers le Guatemala

 

Et voilà, notre visite des îles de la baie (Honduras) est terminée.

Elle a été marquée par une absence de vent sauf exception, ou Eole s’est déchaîné. Cela nous a permis d’aller dans des mouillages derrière le reef, inaccessibles en cas de vent, et nous ne regrettons pas cette absence de vent.

 

Les îles de la baie sont un groupe de trois îles situées au large du Honduras. Historiquement, elles ont été peuplées par des pirates anglais et français, puis par  les garifunas.  Les garifunas sont les métis noirs /caraïbes, insoumis et déportés par les anglais des Antilles (Ste Lucie et st vincent) aux 18 éme siècle, ils peuplent les îles du Belize au Honduras et parlent un patois anglais. .Les îles d’abord colonies anglaises sont cédées au milieu du 19 ème siècle au Honduras.

 Leurs cultures sont donc très différentes de celles des autres pays d’Amérique centrale ; les gens parlent plus anglais qu’espagnol, et la religion est surtout adventiste.

La musique fait un peu penser au calypso trinidadien.

Guanaja et Roatan sont montagneuses, couvertes de forets, avec de très bons abris pour les bateaux ; elles ont commencé par vivre de la pêche, surtout à la crevette, avec de gros bateaux qui ressemblent un peu aux chalutiers bretons les plus modernes. Elles se tournent aujourd’hui vers le tourisme de luxe, avec de très beaux « resorts » et surtout des lotissements pour des américains millionnaires. Utila très peu peuplée (et surtout par des blancs, descendants des pirates) s’est consacré à la plongée, il y a une vingtaine de clubs avec des prix vraiment bas.  

 

Mais reprenons le récit de notre périple, depuis notre arrivée à Guanaja, l’ile le plus à l’ouest.

Nous y sommes arrivés le mercredi matin, 5 avril et avons mouillé devant la petite ville de Bonaca. Nous avons fait les papiers sans problème et sans frais (à part une mordida à l’immigration qui nous a fait aussi le change, car il y avait beaucoup de queue à la banque).

Nous avons aussi fait quelques courses, occasion de parcourir les ruelles de cette petite ville construite sur une caye   ; il y a donc beaucoup de maisons sur pilotis, des canaux de 2m de large qui traversent la ville, mais aussi quelques jardins. L’ensemble n’est pas très beau, mais avec du charme : c’est animé et donne l’impression d’une vraie ville.  Nous aimons bien. Puis nous allons mouiller à l’aéroport, pour y attendre Alain qui n’est pas dans l’avion prévu. Nous téléphonons partout, à Nathalie qui nous dit qu’il est arrivé à San Pedro, aux enfants qui auraient pu avoir de ses nouvelles, rien.

Nous retournons le lendemain matin, toujours pas d’Alain dans l’avion ; a Internet pas de nouvelles. Nous y retournons dans l’après midi avec un petit problème de vent qui s’est levé fort et qui fait déraper le bateau sur la vase molle de ce fond de baie. Ouf cette fois ci Alain est là. En fait sa compagnie ne fait qu’un vol par jour sur  Guanaja et hier il a raté celui du matin  et le vol suivant était l’après midi. Nous allons immédiatement mouiller au mouillage calme de Bight. Il y a 8 bateaux.

Vendredi matin, le vent est tombé et nous partons pour la baie un peu au nord, mais la houle entre et nous mouillons finalement sous une caye qui ferme la baie, à l’abri de la houle sous le reef .Nous y sommes seuls Le site est joli, l’eau est claire et le snorkel pas mal. Dans la nuit le vent se lève et souffle à prés de 30 nœuds , mais l’eau reste plate ; le vent retombe le matin  Nous repartons à la ville faire des courses , du fuel et de l’eau  et passer à Internet . Hélas le patron du fuel est adventiste et ne travaille pas le samedi : ni fuel, ni eau ; mais à Internet nous apprenons par un suisse qui est mouillé au Bight, qu’il y est possible d’y faire de l’eau et de plus, il y un petit restaurant qui fait un barbecue le samedi soir.

Nous repartons donc pour «  el Bight » 

Effectivement il y a barbecue, dans un petit restaurant tenu par des allemands  n’ouvrant que le samedi soir pour les yachties et quelques retraités blancs de l’ile. Il y a aussi de l’eau et en plus beaucoup d’insectes piqueurs .Nous sommes une vingtaine, la majorité américains mais nous arrivons à discuter avec 2couples de suisses ; la soirée est sympa

Le lendemain matin, nous sommes piqués de partout malgré le off, et nous fuyons les lieux pour aller à Barbareta, petite ile au bout de Roatan. Nous avons lu qu’il y avait un carnaval garifuna à Roatan le 12 avril et nous voulons y aller.

.

Après une navigation principalement au moteur, mais aussi au louvoyage car le vent passe à l’ouest (heureusement pas fort), nous embouquons la passe de Pigeon çays et mouillons devant la grande plage ; il n’y a pas de vent mais la petite houle d’ouest rentre et fait danser le bateau. Nous essayons d’aller à terre, mais nous sommes refoulés par des gardes qui nous demandent 10 USD par personne pour aller nous promener. Nous ne ferons donc qu’une courte promenade, dans cette ile jolie, couverte de forets et bien entretenue, avec des chemins pour 4 4    

Le lendemain matin, il y a pétole ; c’est donc au moteur nous longeons la côte de Roatan  (la plus grande des trois îles) jusqu’au mouillage de Port royal, immense baie bien protégée par un reef ou il n’y a que 3 passes. Nous avons une pompe à remettre à un cata allemand de la part d’un suisse rencontré au barbecue. Le cata est là depuis 8 ans, n’allant au rio dulce qu’en septembre/octobre à cause des cyclones. Comment rester aussi longtemps, dans cette baie certes jolie et déserte, mais sans attrait particulier. Le snorkel à l’intérieur du reef est moyen et il est difficile d’aller coter mer, la barrière étant continue

Le mardi 11, nous continuons vers l’ouest pour mouiller à French harbour, une des principales villes de l’ile, ou nous laisserons le bateau pour aller au carnaval. Il faut aussi se ravitailler en eau, en vivres frais, et enfin pour nous changer, aller à un restaurant.

Le lendemain , avec difficultés nous trouvons l’agence de location de voiture , mais ils n’ont rien à louer , c’est donc en taxi que nous allons à Punta gorda , le chauffeur de taxi étant étonné d’apprendre qu’il y avait un carnaval . Nous arrivons donc à la bourgade au bord de mer, sur la côte nord : 10 cases éparses, aucune trace d’animation ! Nous décidons de rentrer avec le taxi, qui se renseigne : il y aura bien quelque chose ce soir sur la plage. Nous rentrons quand même, en faisant arrêter le taxi pour admirer le reef de la cote nord. La route est jolie ; elle circule sur la crête et permet de voir aussi bien le nord que le sud de l’ile et nous sommes séduits par la mer côté nord : bleu marine au large, couleur émeraude derrière la barrière de corail, ce qui donne envie d’aller y faire un tour Nous allons aussi visiter une petite réserve à iguanes.

Il nous reste beaucoup de temps et Alain ne souhaitait pas spécialement aller à Utila, car il reprend son avion à Roatan et cela nécessiterait  un retour Utila – Roatan de 40 miles au près. Nous décidons d’aller aux ile Cochinos, un ensemble de petites îles et cayes à 25 miles de Roatan, mais par vent de travers.

En fait le jeudi après une heure de voile, c’est le calme plat.  Nous faisons donc l’essentiel des 25 miles au moteur pour arriver vers midi au mouillage de Cochino grande, ile montagneuse et couverte de foret, comme sa petite sœur Cochino pequeno. Le guide (terrestre du Honduras signale que le mouillage sur ancre est interdit  et qu’il faut prendre une des nombreuses bouées à la disposition des voiliers ; tout l’archipel est devenu une réserve. Nous sommes les seuls et ne voyons que des petites bouées qui nous paraissent toutes petites ; nous prenons la plus grosse ; sur le coté gauche à coté d’une pointe rocheuse et en face l’hôtel de l’ile. Nous descendons à l’hôtel pour marcher un peu sur l’ile et commander un diner ; mais c’est le week end de Pâques ; l’hôtel est plein et n’a plus de nourriture pour nous. Il ne peut pas non plus nous emmener faire une plongée bouteille, mais nous indique où sont les bouées de plongée. Il nous indique aussi le chemin pour monter au phare ; c’est une jolie balade dans la forêt mais évidemment au sommet nous ne voyons rien car les arbres, certains très grands, cachent le paysage. Après le repas  nous partons faire du snorkel sur les rochers : l’eau est très claire et il y a beaucoup de poissons : anges, mérous, perroquets, carangues,  barracudas …  Le lendemain après un nouveau snorkel, et après avoir payé aux gardes la taxe pour la réserve, nous partons en annexe pour le village de chachahuate, village de pécheurs garifunas, sur une caye sableuse à 2 miles. C’est un tout petit village, qui est devenu un lieu de restauration pour les continentaux, mais il garde tout son charme, car ce sont des restaurants pays : une table bancale et des chaises plastiques sous un auvent qui protège du soleil, les pieds presque dans l’eau ; Fausto, patron d’un des petits resto nous accueille avec le sourire, nous vend des colliers de coquillage, et nous fait déjeuner : poisson, platanos et riz.

Le vent est toujours faible et AM veut en profiter pour voir la cote nord de Roatan, qui nous avait semblé si belle depuis la route. Après un dernier snorkel, nous repartons pour Coxen hole, ou Alain pourra également confirmer son vol retour. Coup de chance, le vent se lève un peu et nous pouvons traverser rapidement à la voile.

La ville de Coxen hole en ce dimanche de Paques est très endormie ; elle nous parait beaucoup plus propre que dans nos souvenirs (nous l’avions vu sous la pluie), elle est agréable avec beaucoup de magasins, hélas fermés, mais nous trouverons cependant des petites alimentations pour acheter des fruits, des légumes et un peu de pain.

Lundi matin, nous faisons le plein d’eau ; avec les fuites du circuit d’eau, la consommation  est importante  puis partons pour la cote nord. Le vent nous pousse gentiment, puis   après le cap sud ouest, ou il aurait du nous arriver de face puisque nous retournons vers l’est, il a l la bonne idée de tomber. Nous longeons donc la côte nord et le reef par un calme plat, au moteur, ce qui me plait beaucoup, car les passes d’entrée du reef ont l’air peu large. Nous prenons la passe de Big bight, qualifié de très large par le guide ; heureusement qu’il n’y a ni vent ni vague, car il faut passer entre les coraux : certes la passe est profonde, au moins 30 m et la couleur de l’eau y est bleue foncée, très contrastée avec le reef jaune et vert, mais ce n’est pas très large ; je suis à l’avant et guide à vue AM. Enfin nous sommes derrière le reef et toujours à la vue, dans des fonds de 4/5 M, avec quelques patates de corail ; nous allons jusqu'à une jolie baie en face de la passe de Johnson.

L’après midi snorkel dans la passe ; les fonds sont très beaux, avec de larges canyons et un tombant important ; il y a beaucoup de poissons .Ce n’est pas par là que nous sortirons, car la passe est encombrée de gros blocs de corail qui remontent depuis les 30 M  de fond. En plongée bouteilles ce serait très beau, en tuba c’est un peu profond.

Mardi est un jour de repos, avec beaucoup de snorkel.

Mercredi nous repartons vers l’est pour aller au mouillage de Politilly bight , petit village de pêcheurs; la passe est très étroite et j’hésite beaucoup à la prendre , mais AM veut absolument aller acheter du pain ; après une tentative et une marche arrière , nous trouvons la bonne passe et allons mouiller devant le village : 30 maisons de bois sur pilotis au pied de la colline ; toutes sont colorées et très propres ; les habitants sûrement peu habitués aux touristes répondent à nos saluts en souriant (et victoire , nous trouvons du pain dans une minuscule tienda) .Nous allons faire du snorkel sur la platière , qui est peu profonde mais avec beaucoup de petites patates et de coraux mous et beaucoup de poissons  dans un mètre d’eau : le pied !surtout dans une eau  à 30° .

Jeudi matin , nous repartons vers l’aéroport à Coxen hole ; en chemin nous déjeunons dans la baie d’Anthony resort qui ne nous plait pas ;: le site est très beau mais complètement aménagé : bungalows , resto, très nombreux bateaux de plongée et des barques à moteur qui circulent sans arrêt ; nous continuons donc et en passant devant la plage de West end , nous voyons des voiliers mouilles . L’un des guide indique une passe ; nous la trouvons , elle est large , et nous allons mouiller devant la plage . C’est un joli mouillage, assez loin des hôtels qui commencent à se construire dans ce coin de Roatan, coin privilégié, car à l’abri du vent et avec une belle plage de sable et un reef pour y faire de la plongée.

Dans la nuit le vent souffle fort, mais le mouillage reste calme, et au matin il faut partir pour Coxen hole, car Alain a son avion à prendre. Nous arisons la voile et c’est parti pour une courte mais animée séance de prés. Heureusement il n’y a que 5 miles à faire contre le vent.

  Et à 11H nous mouillons devant Coxen hole. L’après midi est consacrée aux courses et aux formalités de sortie du Honduras et pour la dernière soirée d’Alain ici ,nous trouvons un restaurant pays , pas mal.

 

Samedi mati Alain va prendre son avion. Nous repassons à Internet, voyons le défilé des enfants de écoles pour la fête nationale des îles de la baie ; c’est sympa. Les groupes d’enfants et de jeunes, venus des trois îles ,défilent avec des pancartes écolos accompagnés par des groupes de musique : grosses caisses, tambours et aussi xylophones portatifs ; c’est gai, dynamique et bon enfant Une fois le défilé terminé, le capitaine du port arrive et nous pouvons faire le zarpe de départ. A 11H nous partons avec toujours un bon vent force5/6, alors que la météo donnait 15 nœuds et nous fonçons donc vers Utila  , l’ile la plus à l’ouest ou nous arrivons à 15H 30 ; nous y passons une nuit tranquille 

  Ce matin, dimanche, nous repartons pour Livingston ( Guatemala ) à 140miles d’Utila. Nous naviguons à la voile et sommes salués par une bande de dauphins sauteurs en arrivant sur la côte. Nous faisons une halte baignade au beau mouillage de Puerto escondido, sur la cote hondurienne, mouillage solitaire dans une baie très fermée enchâssée dans de hautes collines .Malheureusement, il fait très gris et brumeux et nous profitons moins du paysage. Après le repas, nous repartons pour une nuit en mer qui va nous amener au Rio dulce, porte d’entrée au Guatemala .

Cette nuit , bien que sans problème,ne fut pas des plus idyllique. Nous attendions un petit vent de 10 à 15 nœuds , nous avons eu de 18 à 24 nœuds ,heureusement portant mais avec une grosse houle arrière si bien que le bateau se dandinait :  tribord  babord ,tribord babord ,pas très confortable .Les nuages cachaient les étoiles et un très gros orage , avec éclairs , menaçaient sur la côte ;nous y avons échappé , ne recevant qu’un petit grain ;bref , nous étions heureux d’arriver après 65miles et 13h de mer. 

 

 

 

jeudi 27 avril 2006

 

Après des formalités d’entrée sans problème à Livingston, nous avons remonté les 20 miles du Rio dulce, retrouvant avec plaisir le spectacle de ses rives : falaises couvertes de forêt tropicale, des oiseaux partout, de jolies habitations le long des rives jusqu’à Fronteras ou se trouvent regrouper toutes les marinas. 

 

Nous sommes amarrés à la marina de Tijax, au rio dulce et préparons le bateau à l’hivernage : non pas avec de l’antigel, mais en essayant de le sécher au maximum, après toutes ces semaines très humides : l’eau s’infiltre un peu partout sur les couchettes arrière et même dans les coffres sous la couchette avant. Mais là, nous croyons savoir pourquoi : le trop plein du réservoir à eau n’avait pas été rebranché vers l’extérieur et il a rempli un peu les coffres mouillant tout le fond, sacs de voyage inclus.

 Nous nous activons pour désarmer le bateau .Je ne vous raconterai pas les détails de cette opération, ce n’est pas le plus drôle dans une croisière ; c’est fou ce qu’il y a à faire dans un si petit bateau ! De plus, il fait très, très chaud ; heureusement nous piquons régulièrement une tête dans la petite piscine du marin

 

 Nous partirons dimanche pour Guatemala City, puis retour lundi via Mexico

 

A bientôt..

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